Biblio : Ernest
Weibel, Histoire et géopolitique des Balkans, Ellipse.
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Reneo Lukic,
L’agonie de la Yougoslavie.
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Articles de
lui – diploweb : analyse de la Croatie et son entrée dans l’Union
Européenne.
L’espace Yougoslave jusqu’en 1987 correspond aux 6 pays des Balkans
actuels. Le mot « Yougoslave » veut dire Youg=sud ; Slavia=
pays des slaves par conséquent la Yougoslavie est là où vivent les slaves du
sud.
Les
empires avant la Yougoslavie
Avant 1914, plusieurs systèmes impériaux dans cette zone. Relations pratiques et théoriques sur la durée (courte et longue) – l’histoire dans le long terme : explique-t-elle les relations internationales contemporaines ? Fernand Braudel (historien 1902-85) : pratique de l’histoire de longue durée, développe une théorie des études historiques : il y a trois types de temporalité – la très longue durée géographique (les paysages), la longue durée économique (cycles économiques) et le temps courts c’est-à-dire la politique (les guerres).
Les guerres yougoslaves ne sont pas dues à des haines ancestrales, mais à
des projets politiques et ethniques récents à parait bizarre. En tout cas il y a des réalités
de longues durée dans cet espace : la coupure de l’espace est celle de 395
càd le partage des empires romains occidental et oriental (Théodose), la
frontière passe entre l’actuelle Bosnie et l’actuelle Serbie.
Conséquence : dans la partie est (Turquie, Grèce, Balkans sud) devient
l’empire Byzantin où se forme une manière de faire du christianisme qui devient
orthodoxe (théologie spirituelle plus que juridique) alors qu’à l’ouest,
catholiscisme. Cette différence s’installe dans le long terme et donc
différences de mentalités, voire des séparations politiques. Entre 395 et
1918 : pas de volonté de vivre ensemble dans une même entité politique
entre les habitants de la Serbie-Macédoine-Monténégro actuelles et la Slovénie
et la Croatie actuelles. Environ 17 siècles de non-vie commune vs 70 ans de vie
commune qui posent problèmes. Est-ce que ces 17 siècles sont une raison pour
expliquer la difficulté de vivre ensemble ?
Entre temps plusieurs systèmes politiques, notamment des empires.
Du Moyen-Age au XVIIe siècle
Au Moyen-Age :
o
royaume
médiéval : Empire Serbe entre 1210 et 1389 qui est une référence
essentielle pour les Serbes ; les Serbes ont le sentiment d’avoir
ressuscité au XIXe quelque chose qui a existé à un moment donné.
o
Il a existé
aussi un royaume de Bosnie, et un royaume d’Herzégovine.
Juridiquement, ces royaumes n’ont jamais disparus jusqu’en 1918 – le droit
d’Etat (Croatie et la Hongrie). La Croatie s’est unie de manière personnelle au
royaume de Hongrie (par mariage) [cf : pareil entre les Bretons et le
royaume de France] à ils estimaient
qu’ils existaient encore ; comme une fédération dans le royaume de
Hongrie, puis des Habsbourg à Vienne.
Bataille de Mohacs entre les armées hongroises et les ottomans – les deux
tiers de la Hongrie actuelle sont occupés par l’empire, et ce qui reste du
Parlement Hongrois se réfugie à Bratislava (nom actuel) pendant 150 ans :
guerre froide entre l’empire ottoman, et ce qui a fini par être l’empire des
Habsbourg.
Conséquence : dans la zone il existe sorte de no man’s land pendant 2
ou 3 siècles avec guerres, qui ont souvent été à l’avantage de l’empire ottoman
(siège de Vienne en 1529).
En Serbie, plus violent : l’empire Ottoman ayant conquis la Serbie
(traumatisme – bataille du Kosovo du 28 juin 1389) détruit de fait le royaume serbe,
fin brutale (pas d’union personnelle – annexion de la Serbie comme une province
de l’empire ottoman) – l’histoire serbe est caractérisée par des actions plus
violentes, peut être habitude de la résistance et de la violence.
o
Bosnie
occupée par l’empire Ottoman, avec une islamisation d’une partie de la
population (conversion achetée – avantages fiscaux, ou volontaire).
è Nombreuses
batailles au nord de la zone (nord de la Croatie).
è L’Empire Ottoman était organisé en Millet (de
nations religieuses – droit civil autorisait les églises autonomes à rester) –
on a pu dire que l’empire était tolérant, et peut expliquer les minorités
religieuses actuelles au M-O.
Il y a des musulmans en Bosnie, mais ne changent pas de langue ->
perceptions croisées plus ou moins favorables lors des conflits au XVIIIe, XIXe
siècles. Idem pour ceux qui ont acceptés et refusés la domination.
Dans la région du no man’s land (nord de la Croatie actuelle) :
organisation militaire.
Les Serbes qui se réfugient en Croatie suite à la domination ottomane sont
bien acceptés par l’empire Habsbourg, avec des avantages fiscaux avec en
contrepartie le service militaire et la participation aux premières batailles.
Pb : catholique en Croatie, orthodoxes serbes à ne se sont pas fondés dans la population –
puisque resurgie dans la guerre des années 1990s. Ils restent une population à
part : se marient entre eux, gardent leurs églises.
A partir des années 1683-89 (traité de Karlowitz) le rapport de force se
renverse, l’empire Habsbourg devient le plus puissant, et l’empire Ottoman est
sur la défensive. 1ere reconquête : Serbie. Bosnie reste ottomane jusqu’en
1918.
XIXe et XXe siècles
La question d’orient : aspect balkanique. Au XIXe, plusieurs populations arrivent à sortir du système Ottoman : la Grèce (en 1923-1929, contexte de l’identité nationale : intervention du RU, Russie – veut la fin de l’Empire Ottoman, France), les Serbes – révolte violent en 1804 (empire en France) avec l’espoir de fondé une nation serbe avec le leader George le Noir (Kalargeorge – kalar : noir mais en turc) tué par son concurrent qui réussi à obtenir une certaine autonomie (juridiquement en 1878). La Serbie s’affirmant va vouloir être le noyau d’une nation plus grande : la Yougoslavia (comme le Piémont l’Italie, la Prusse l’Allemagne).
Par ailleurs née une idéologie : le seul fondement légitime d’un
Etat-Nation est la langue commune – les envahisseurs slaves du VIIe
siècle. Strosmayer, évêque dans une zone de contact entre serbes et
croates : malgré les différences de religion, ils forment une nation parce
qu’ils parlent la même langue.
L’Autriche-Hongrie est un mot utilisé entre 1867 et 1918 avec une
réorganisation de l’empire des Habsbourg, la Hongrie devenant l’égal de
l’Autriche. Les Habsbourg sont germanophones, ayant des possessions au sud et à
l’est, mais sont poussés hors Allemagne battus par Bismarck, et donc doit
concéder une autonomie Hongroise. Empire bi-national. Les autres pays de la
zone demandent au moins le même statut que la Hongrie – mais Congrès de Berlin
(concert européen) : Bosnie sous protectorat/mandat de l’empire
austro-hongrois (autorisation d’être gouverné jusqu’à une nouvelle décision),
statut qui contribue à expliquer les évènements de 1914… Situation qui parait
acceptable : pas annexés, pas d’empire ottoman. Jusqu’en 1913, l’empire
Ottoman a encore de fortes bases en Europe ; en 1913 : alliance des
Etats balkaniques (Serbie, Grèce, Roumanie, Bulgarie) qui arrache les terres à
l’Empire Ottoman.
Provocation de l’attentat – du fait de la faiblesse de l’Empire Russe,
l’Autriche-Hongrie annexe de la Bosnie en 1909 (contrainte au Congrès de
Berlin) à mécontentement des Serbes puisqu’ils voulaient une
alliance ; donc réseaux résistants organisant des attentats. Celui qui a
réussi à tuer l’archiduc était un lycéen (moins de 18 ans). Jeunes idéalistes
qui rêvaient d’une Yougoslavie républicaine (Bosnie + Serbie). C’est dans
l’hypothèse d’une Serbie agrandie que ce sont déroulés ces évènements. Le
prince était venu à Sarajevo puisqu’il considérait comme une province de son
Empire, or il est venu le 28 juin 1914 – alors que pour les Serbes c’est
un jour sacré depuis 1389 : la nation serbe a été écrasé par l’Empire
Ottoman à provocation++ (peut-être pas forcément voulu).
Ensuite le jeu des alliances a eu pour résultat la 1GM. Ultimatum à la
Serbie de la part de l’Empire Austro-Hongrois mais refus de la clause
concernant la libre circulation des policiers austro-hongrois pour enquêter sur
les assassins – guerre : la Serbie est attaquée sur le front du Danube,
sachant que Zagreb était juste à la frontière de l’époque. Grande résistance,
les serbes tiennent pendant un an ; mais les Bulgares (qui avaient des comptes
à régler avec la Serbie quant à la Macédoine) les attaquent également à plusieurs fronts en 1815. Conséquence :
fuite de l’armée serbe et de la famille royale dans les montagnes d’Albanie. La
flotte française sauve le reste de l’armée + famille royale et la place en
sécurité sur une île grecque à discours serbe : héroïsme, souffrance, amitié avec la France.
Les slovènes et les croates sont du côté des Austro-hongrois (fronts serbe,
russe et italien) – à la frontière Slovaquie/Italie, il y a 600 000 morts.
Deux cas spécifiques où réputation/faits sont paradoxaux :
-
Tito (croate
par son père, slovène par sa mère) : sergent de l’armée austro-hongroise,
fait partie du contingent qui a attaqué Belgrade (paradoxe avec sa future
position politique de leader de la Yougoslavie), mais ce fait est peu connu de
son vivant (on le sait que vers 1971) heureusement pour l’avenir de sa carrière
politique il est transféré sur le front russe (capturé en 1915).
-
Stepinac :
jeune croate capturé par les Alliés mais il devient volontaire pour s’engager
dans l’armée serbe à retour de
veste
1918 : déségrégation d’Austro-Hongrois et donc formation du Royaume
des Serbes, Croates, Slovène – 1ière forme historique d’une
Yougoslavie formée le 28 juin 1921 [sauf que le 28 juin : c’est
l’anniversaire de l’attaque subit par l’Empire Ottoman – donc ça a un sens pour
les Serbes, pas pour les autres – la date n’est pas neutre tout comme l’avenir
du pays]. Source d’ambiguïté et de quiproquos. Notamment en ce qui concerne la
Constitution :
-
elle ne
convainc pas le parti principal croate : le parti paysan. La constitution
est basée sur un principe unitaire qui implique une perte de souveraineté pour
la Croatie qui ne sera plus un pays à part entière. Pour eux c’est une
régression politique, puisque sous l’empire Austro-Hongrois ils avaient un
statut d’autonomie.
RQ : la constitution n’est pas contestée par
les autres partis et la Ligue musulmane (musulmans de Bosnie convertis sous
l’empire Ottoman – Bosnie comptée ici comme une partie de la Croatie)
-
les
slovènes acceptent le compromis mais espèrent des avantages de facto
(parti du peuple). Ils n’ont pas de tradition étatique donc pour eux avoir leur
nom dans un l’appellation d’un royaume est une promotion symbolique.
Avant dans l’empire : plutôt passifs et dans une idéologie de survie.
RQ à propos du Royaume : populations souvent ignorées comme les
Albanais alors qu’ils sont plusieurs centaines de milliers, ou les
germanophones jamais perçus en tant que tel, ou les macédoniens, considérés
comme des slaves du sud (résistent – attentats).
è Royaume extrêmement hétérogène (17-18 langes
différentes) – les seuls légitimes sont ceux qui sont dans le titre.
Principal conflit :
entre la classe politique Serbe (unitaire) et les Croates (sentis opprimés)
-
Ne cessera
jamais jusqu’à la guerre des années 1990s
-
Racines religieuses,
politiques différentes
-
Incompréhension
mutuelle
o
Serbe :
ont libéré tout le monde
§ Vision d’une même Nation avec comme noyau la
Serbie (cf : royaume de Serbie + langue commune)
§ Voudrait être reconnu comme martyrs et souhaitent
être recevoir le mérite
o
Croate :
sont d’accord sur la similitude de la langue, mais ils ont une tradition
juridique et étatique particulière : acceptation d’être dans des entités
plus larges (comme un Empire) mais uniquement comme une composante spécifique
précisée dans un traité préliminaire leur donnant un statut d’autonomie. Alors
que le projet serbe est un Etat centralisé.
è Cultures parlementaires différentes (Serbes
suivent le modèle de Vienne – négociations âpres au préalable, mais
ensuite respect de ce qui est signé).
RQ : le conflit ne reste pas figé, puisque des compromis/crises ont
existé :
·
1924-1925 :
le parti paysan croate (Radiç) accepte de rentrer pleinement dans le
gouvernement commun et donc de facto reconnait la constitution et l’Etat.
Compromis qui ne dure que 2-3 ans et quitte le gouvernement notamment
avec l’évènement suivant :
·
Attentat du
20 juin 1928 – au Parlement de Belgrade, un député Monténégrin massacre les
députés croates dont le leader Radiç. Il était atteint dans son honneur parce
qu’un des leaders croate avait parlé de corruption à son propos (pas la même
culture – pour un Monténégrin il est normal de faire des dons/contre-dons
et ce n’est pas appelé corruption, la corruption est quelque chose de beaucoup
plus intime à la personne [insulte], pour un croate c’est juste une sorte de
favoritisme)
è Crise de 6 mois, paralysie politique
·
6 janvier
1929 – le gouvernement fait provoquer un coup d’état ayant pour but la
reconstruction du système – un état d’exception.
RQ : résistance par le groupe extrémiste
Ustase crée par Ante Pavelic, pratique terroriste pour détruite la Yougoslavie.
Peu d’influence à l’époque (pas le cas durant la 2GM) et se réfugie en Italie
Fasciste.
-
Pendant 5 ans :
dictature militaire pour reconstruire le pays. Mais attentat du 09/10/1934 qui
tue le roi Alexandre Ier à Marseille. Paradoxalement cela provoque un
apaisement du conflit, puis que le successeur du roi (son frère), Paul est plus
diplomate (élevé à Londres, alors qu’Alexandre à St Pétersbourg).
-
Le roi Paul
va donc user des négociations parlementaire avec le parti paysan croate et
trouve un compromis le 26/08/1939 qui aurait certainement duré sans la 2GM.
RQ : l’accord porte sur le fait que dans la
constitution la Croatie élargie (Bosnie incluse) devient autonome politiquement
et fiscalement (ex : comme l’Irlande du Nord). Fonctionne jusqu’en 1941,
et reflète l’histoire croate (= mariage que si partage préalable des biens).
Période 1941-1945
La Yougoslavie, étant une alliée de la France fait partie de la Triple entente mais au vu du manque de force de la France pour s’opposer à la remilitarisation de la rive gauche du Rhin, elle préfère s’en séparer au moins en matière de défense ; de plus la France s’effondre en 1940 – il est d’autant plus important de rester neutre : pour éviter d’être une proie facile du jeu des alliances.
Hitler voulait que la Yougoslavie accepte le Pacte d’Acier (peut-être pas
un allié mais du moins passif) afin d’assurer la tranquillité de l’arrière du
front russe. Réponse en trois temps :
·
1er
temps : fin mars 1941, sous pression le Prince Paul signe le Pacte avec
l’Allemagne
·
2e
temps : le 27 mars 1941, l’armée serbe + les services secrets anglais
montent un coup d’état contre Paul (succès)
·
3e
temps : le 6 avril 1941, l’armée allemande attaque la Yougoslavie de tous
les côtés (ses armées sont en Italie, Autriche, Hongrie…). Faits :
bombardement initial de Belgrade a fait 6000 victimes, et le pays est envahie
en 11 jours. Le jeune roi (après la chute de Paul) Pierre II est à la tête du
pays, mais l’armée le gouverne – fuit en Egypte puis en Angleterre.
La Yougoslavie est partagée en plusieurs zones d’occupation mais
officiellement il existe plusieurs Etats (certes occupés mais tout de
même) :
-
Etat
indépendant Croate (Bosnie incluse). Raciste. Leader fort, milice de type
fasciste, et une armée. Condamnation des juifs (30 000) +
spécificité : anti-serbisme (cf : Palevic). Les frontières de cet
Etat indépendant sont plus grandes qu’avant-guerre, et surtout plus grandes que
celles de la Serbie.
RQ : anti-serbisme croate – l’Etat Ustaci
(cf : Palevic) massacre 1/3 des serbes, en expulse 1/3 et en
« croatise » 1/3 + de-serbisation les régions où se trouvent les
serbes (notamment en Bosnie).
-
Etat
indépendant Serbe : dirigé par le général Nedic qui se perçoit comme le
Pétain serbe, et imite le modèle français de Vichy : accepte un petit
pouvoir dans le but de limiter la souffrance des Serbes
En pratique les deux Etats sont occupés par les allemands et les italiens,
avec la capitulation de l’Italie en 1943, les allemands prennent le contrôle de
tout l’espace yougoslave.
Pertes pour l’ensemble de la région de 1941-1945 - pendant longtemps on a
dit 1,7 million de morts mais en vérité 1,1 million (sur 16 millions ;
RQ : 6 millions de morts polonais, et 25 à 30 millions pour les
soviétiques). Le chiffre a été gonflé pour obtenir plus de réparation,
légitimer la figure de martyr, et surtout pour montrer que l’on s’est battu
pour ses convictions.
Sur 1,1 million de mort, les 2/3 ont été tués par d’autres yougoslaves à guerres dans la guerre.
Ø
Les 1er
à lutter contre les allemands : les Tchetniks, dont le leader est
Mihaïlovic ; se déclarent force de résistance dès la défaite de l’armée
Serbe dont ils sont les restes. Fin 1941 : en conflit avec l’autre force
de résistance menée par Tito (les partisans slaves)
Ø
Les 2e
à lutter sont les partisans (du parti communiste) à partir de juillet 1941 –
lutte contre les Allemands, les Italiens et tous leurs adversaires (->
ambiguïté). Dirigé par Tito depuis 1937 (6 ans en prison en Russie lors de la
première guerre mondiale, parle russe/allemand, ouvrier) nommé par Staline à
Moscou (appartient au Kominterm). PCY : étudiants et soldats des guerres
d’Espagne [point à éclaircir]. Armée relativement idéale, n’ont rien à perdre, et
se battent pour des convictions à gagnent.
Ne veulent pas s’allier à l’autre résistance – certes rencontres mais
jamais un accord est trouvé. Pourquoi ? Ils n’ont pas les mêmes
fondements : militaire/non-militaire, pour les Tchetniks Tito vient de
nulle part (nord croate) et est faible (pas une armée de soldats), deux mondes.
è On se retrouve avec : une guerre contre
All/Italie + guerre Ustaci contre Partisans + Ustaci contre les Tchetniks +
Tchetniks contre les Partisans
Mars 1943 – trêve générale avec les Allemands – fait peu connu même en
Yougoslavie.
-
Les Partisans
cherchaient avant tout l’achèvement de la révolution communiste au point de
s’opposer aux Alliés (camp EU). Mais a priori d’un point de vue des forces
militaires n’avaient que peu de chance de gagner – mais contraire :
victoire, parce que rallier à une seule cause, et un seul chef (discipline).
-
Les Tchetniks
étaient certes des militaires, mais indisciplinés et désunis. Faits de trêve
personnelle, et trahisons (ex : armes fournies par les italiens…)
A partir de juin 1943 – Churchill envoie des armes aux Partisans et plus au
Tchetniks (paradoxe politique : soutient la révolution communiste).
Septembre 1943 – chute de l’Italie ; aubaine pour les Partisans :
récupèrent les armes laissées sur la zone croate (là où ils sont alors que les
Tchetniks sont tournés vers/sur la Serbie donc plus à l’ouest – cf :
cartes) ; la région devient de facto sous contrôle des Partisans.
Mai-juin 1945 : victoire des Partisans – l’armée non-communiste qui
fuyait a été arrêté, capturé et beaucoup ont été fusillés dont 9000 slovènes,
et des appelés de l’armée croate. Au total 40 000 à 90 000 fusillés
par les Partisans (500 000 ont fui y compris des familles entières)
parce-que soupçonnés d’anti-communisme à cet évènement fait du PCY le plus dur (hors Staline pour la période 47-53
ou celle de Mao). Staline a voulu remplacer Tito, ce qui provoque le conflit le
28 juin 1948. Tito est exclu du Kominterm et la Yougoslavie communiste crée son
histoire particulière, unique en son genre un peu par la force des choses.
La Yougoslavie Titiste
Tito – meurt le 4 mai 1980 (née en 1892) – livre de Klulic : portrait de Tito. Est resté chef d’Etat jusqu’à sa mort – peut-être une de ses erreurs : n’a pas choisi un successeur – aurait montré une continuité de l’Etat. Mais si on s’accroche au pouvoir jusqu’à la mort : ceux qui nous succèdent ne nous aime pas, mais aussi montrer une sorte de fragilité du pouvoir.
1.
Yougoslavie
fédérale et communiste
Originalité : elle a été les deux volontairement. Communiste parce qu’elle a été fondée par l’URSS en vainquant les autres ; mais fédérale uniquement pour copier le modèle de Staline et URSS (1922-1991). Les Etats fédérés correspondent aux 6 Républiques : Serbie, Croatie, Monténégro, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine. Volonté de fédéraliser.
La Yougoslavie royale d’entre-deux guerre se voulait unitaire – et les
communistes prophétisaient : un Etat monarcho-fascite. Assez autoritaire,
avec une certaine domination Serbe (du fait du rôle fondateur de la Serbie, et
constituaient 40%de la population). La nouvelle Yougo se veut fédérale :
pour assurer à chaque identité ethnique ou culturelle ou territoriale une
représentation politique plus claire. [Copie l’URSS]
Dans le cas Yougoslave : du fait de la diversité ethnique et
linguistique, elle voulait représenter les principaux peuples en leur donnant
une république. Complication : qui est une minorité ? qui est un
peuple ? Reconnaitre une république, dans ce système, c’est lorsqu’ils ont
une identité linguistique forte – dérivé de la logique austro-hongroise
(cf : Tito : mère slovène, père croate – a servi l’armée
austro-hongroise ; en 1914 il avait 22 ans).
Tito – s’est retrouvé en Yougoslavie dans les années 1920, il retourne
dans un pays qu’il ne connaissait plus puisqu’il a été en Russie, et à Vienne
auparavant. Entre 28 et 31 il a été en prison dans la Youg royale, pour
sabotage –et ces 6 ans de prisons ont
été une autre chance dans sa vie : prison politique, et a connu pendant
cette période des gens qu’il gardera près de lui comme le philosophe Mosa
Pijade : il complète sa culture, notamment celle du communisme ; et
il échappera à la bataille entre Trotski et Staline (ne pouvait pas prendre
parti et donc personne pouvait lui collait l’étiquette de trotskiste ce qui est
bien évidemment nuit à sa future carrière).
Libéré en 34, plus instruit et mûr, il s’essaie à la vie politique ;
et en Croatie (coup d’état 29) se retrouve avec les opposants au régime
centraliste : les communistes l’envoient en mission, notamment à Paris en
36-37 (clandestinement) pour aider à la translation des yougoslaves dans la
guerre civile espagnole (les survivants seront cadres durant la 2GM). Il sera
bien vu, et bénéficiera aux épisodes de l’époque. En 37, toute la direction du
PC Yougoslave est fusillée par l’URSS (notamment son chef) lors d’un congrès du
Kominterm – fait partie de l’épuration. Donc Tito est nommé indirectement par
Staline à la tête du PCY : acceptable, ouvrier d’origine, pas pris partie
pour Trotski, croate (pas du peuple dominant)… à points forts du point de vue des Soviétiques en
1937.
Autres points favorables : il avait le flair pour éviter de parler au téléphone
(bien évidemment écouté – ceux qui avaient l’audace de parler de Staline
disparaissaient), peut-être dû à son passé guerrier (réalisme).
Le PCY était réduit à peu de chose, avec un soutien des étudiants. La
probabilité de prendre le pouvoir en temps de paix, était très faibles ;
mais quand la guerre mondiale survient ça peut changer. Et à l’époque, la
police de l’époque n’était pas très efficace.
En 1941, Yougoslavie est totalement occupée, et le PC, faible
numériquement, est le seul réseau qui a des points de chute partout en
Yougoslavie (contrairement aux Tchéniques) – réseaux de chefs et militants qui
bousculent l’occupation à force. Du fait de
la capitulation de l’Italie : récupère les armes ; et peut rassembler
les croates, slovènes … (sauf la Serbie), et donc mieux que dans la plupart des
résistances. Les autres résistances ont été balayés, du fait qu’au milieu des
années 40, les Alliés envoient des armes uniquement aux communistes ; et
surtout parce que les russes aident Tito à prendre la capitale serbe
(comprenant les massacres des « criminels ») à usage de la violence (produit par la guerre, et
compagne du communisme) pour prendre le pouvoir n’est pas répréhensible.
Yougoslavie communisme : régime de parti unique, pour réaliser à long
terme le communisme. Pour l’instant phase de socialisme (appropriation
collective des moyens de productions), avec une vision plus égalitaire de la
société par la force. Jusqu’en 1953 (surtout jusqu’en 1949 : massacre ou
jugement extrêmement durs – tensions aux frontières occidentales), un des
régimes communistes les plus durs, il était hors d’état de droit. En 53, au
moins 153 000 prisonniers politiques pour 17 millions habitants.
Du fait de la rupture
Tito-Staline, du 28 juin 48 (date), il n’a pas été possible de
maintenir ce rythme d’arrestations. Staline, et le mouvement des pays
communistes où le PC a pris le pouvoir (7-8-9 Etats où PC est au pouvoir
: Kominform née en 47 en Pologne, mais siège à Belgrade) condamnent la nouvelle
Yougoslavie dans une publication du Kominform dans laquelle : le PC de
Tito dérive, parce que arrogants avec les experts soviétiques (qui veulent les
diriger), ok querelles mais c’était soluble, et par ailleurs déviait parce que
le PC n’avait pas un rôle suffisamment dirigeant, et que l’économie n’était pas
assez collectivisée…. Série de reproches qui serait du
« déviasionisme » de la juste ligne communiste. Mais on se rend
compte, que les vrais reproches sont autres : Tito a pris de l’importance
(ombre à Staline) et une indépendance de fait (devenu un centre autonome de
pouvoir) !
RQ : Le PCY était fiers de leur résistance et de leur succès en
prenant le pouvoir et fustigent les PC qui n’ont pas réussi comme la France.
RQ : les successeurs de Staline ont demandé pardon à Tito- sorte de
réconciliation, mais toujours une méfiance.
Au départ Tito a fait comme-ci il pouvait corriger les reproches faits dans
la déclaration de Kominform – parce qu’il voulait rester Stalinien. A tel point
qu’en décembre 48, la Yougoslavie fête l’anniversaire de Staline (plus de 6
mois plus tard).
Beaucoup étaient attachés à Tito, et a été un des rares à survivre –
spécificité : le seul à avoir survécu à la condamnation du grand chef –
que faire ? Il a été obligé d’aménager son régime, contre son gré, en
effet il n’aurait jamais imaginé un jour d’être titiste. On était obligé
d’inventé leur propre système, nationalement et internationalement.
2.
L’autogestion
(national)
National : l’autogestion (self-management) - [idée progressiste dans le communisme, et aussi contre les idées du Léninisme : à la tête du parti et des sociétés il y a une avant-garde pour éclairer l’arrière garder]. Il a fallu dire : ceux sont les soviétiques qui ont déviés. Milovan Djilas (1911-1995à, théoricien de l’équipe.
Grande loi de réforme : conseil ouvrier dans les usines et entreprise
qui élit le PDG (émanation démocratique) qui doit toujours se préoccuper de ce
que veulent les ouvriers. Jusqu’en 66, freins à cette expression de ce
conseil :
o
ils ont peu
de chose à gérer, parce que le circuit économique est toujours planifié (et
donc en réalité ils ont peu d’argent) mais en 65, révolution : on supprime
la planification centrale (surtout le fait que cette planification gère les
sommes : on augmente la part qui doit être autogérée). C’est la plus
grande réforme qu’a connu le monde communiste avant Gorbatchev, d’autant plus
qu’elle a survécu ! Economie manchestérienne mais avec une propriété
sociale ; plus un parti unique (limite).
+ Autorisation de
très petites entreprises privées (5ou 10 salariés) ; compromis :
l’agriculture reste privées (plus de collectivisation à partir de 65 – comme en
Pologne)
è difficile à gérer.
è Différences avec le libéralisme
o
Le privé que
jusqu’à 49% : la propriété est sociale, pas privée
o
Pas de marché
privé des capitaux (pas de bourse, pas de marché financier)
o
Interdiction
de licenciement – et chômage.
o
Souvent allés
en Allemagne – échanges de capital (en marks : possible d’avoir des
comptes en mark).
o
Inflation
(masse monétaire et prix) : plus fort qu’en Europe occidentale. Inflation
officielle en Yougoslavie communiste (dans le communisme : queue dans les
magasins – la régulation se fait par la rareté), là avec l’export/import :
l’arbitrage des flux économique c’est l’inflation.
o
Rôle des
banques qui prêtent mais demande à la banque centrale de créer de la monnaie
(dépend du gouvernement) – pas de régulation : elle ne peut pas relevés
ses taux d’intérêts (comme en Amérique, et en Allemagne) à les banquiers ne peuvnet pas être le dernier
ressort. Du coup régulation par l’inflation ; en réalité tout était régulé
par des prêts étrangers (la dette extérieure est devenue trop importante) et en
1983, il a fallu demander une aide/régulation par l’extérieur ; à partir
de là, des programmes d’austérité sont mis en place.
3.
Non-alignement
Non-alignement : pas s’aligner sur un bloc ; officiellement ce mouvement existe toujours. A l’époque : n’adhérer à aucune alliance (OTAN, Varsovie et autres). En vérité, le Pacte de Varsovie : communistes et alliés (ex : Egypte) pour des raisons militaires.
Politiquement, un mouvement de non-aligné. Le Mouvement né en septembre
1960 à Belgrade, Yougoslavie en fait partie jusqu’en 1991 ; le mouvement
survie à la Yougoslavie. En sept 1979, discours de Tito (face à Castro) :
la Youg a été vraiment peut être vraiment non-aligné – préconise l’indépendance
par rapport à l’URSS, ou l’Occidental.
La rupture avec Staline 1948 isole la Yougoslavie, et donc elle a du se
créer une PE nouvelle. Tito a dû signer dans les années 1952-54, en plus de
rétablir les liens avec l’Europe Occidental, un pacte càd une alliance avec la
Grèce de l’époque (anti-communiste – puisque le PCG perd la guerre civile en
49), la Turquie de l’époque (ni communiste, ni libéral – régime
militaire) ; or ces deux pays adhèrent à l’OTAN en 1954. Ce qui signifie
que la Youg hyper-communiste devient l’allié des alliés des EU – adhère
indirectement à l’OTAN. Se traduit par un flux d’aides économiques non
négligeable (1/6 du PIB yougoslave vient du monde occidental), plus important
que ce que l’on avait cru.
Toutes ces choses ne durent pas :
-
en 1957 elle
rompt ses contacts avec les EU ;
-
en 1955, elle
se réconcilie avec l’URSS de Grotchev – 20e Congrès du PC :
condamne les crimes de Staline. Et visites mutuelles, excuses (se repenti).
Tito est content, mais après un divorce, il est difficile de se remarier ;
d’où difficulté en 56-57.
Différences visibles en 1956 : Tito reçoit Nasser (militaire Egyptien
en 54) et Nehru (PM de 47 à 64) dans son île Brioni. Pour faire une déclaration
conjointe de non-alignement ! Essaie de se rapprocher de ceux qui veulent
autre chose, mais qui ont une économie relativement étatique.
Crise Hongroise, en 56 : dérive vers le non-communisme ; le
nouveau leader communiste hongrois, Inre Nagy, plus modéré. Mouvement social
qui veut plus de libertés économiques, et surtout politiques – problème pour
l’URSS puisque la Hongrie fait partie du pacte de Varsovie – elle s’éloigne si
on laisse faire. Mais Tito connait tous ces gens-là, notamment Nagy (en 1937)
et Grotchev -- va jouer un rôle en
essayant d’arranger les choses : échec ; puisqu’en octobre 56, Nagy
est obligé, sous la pression, de proclamer la neutralité de la Hongrie, et le
pluralisme politique à intervention des
chars soviétiques (Nagy pendu en Roumanie).
à Se termine par le discours de Pula (Croatie) du 11 nov de 1956 qui
montre l’ambigüité de la Yougoslavie : Tito admet que le 1er
mouvement de révolution (remplace les staliniens pour un meilleur communisme)
est bon, mais que le 2e mouvement (pluralisme et neutralité) était
une contre-révolution. Il dit clairement, que mieux vaut l’intervention
soviétique que la contre-révolution. Exprime une réalité : si on laisse la
Hongrie filer, non-communiste (libérale), et bien le mouvement communiste est
condamné (or la pensée communiste : l’avenir du monde ne peut être que
communiste ; sinon on a tout faux !).
Tito ne veut plus se remettre dans une relation officielle, mais toujours
communiste – il faut être allié mais sur un pied d’égalité ; ami mais
d’alliance subordonné, tout en restant communiste.
RQ : crise de 71 – le printemps Croate : épisode où la Croatie a
failli passer à l’indépendance. Mouvement social étudiant qui réclamait des
réformes libérales, et une autonomie de la Croatie forte (propre monnaie, et
revenus du tourisme en Croatie) – en partie accepté par les dirigeants jeunes
de la Croatie à aux antipodes de
la volonté titiste. Tito envoie la police mais ce simple mouvement montre la
fragilité de la Yougoslavie (réalité !)
La Yougoslavie titiste : histoire de mécanismes que l’on n’arrive pas
à dominer. On veut reconstruire société parti d’une idée et par le haut ;
et en 48 en cherchant un nouveau modèle –il a dû céder sur l’autonomie
politique des Etats fédérés et l’a éloigné du système de 45 (police et parti,
forts).
21 février 1976 : constitution longue (406 articles à on ne s’entend pas ; la plus longue du
monde), très détaillée notamment sur le système d’autogestion, au point de
prévoir un mécanisme dans lequel les entreprises, ou les entités locales
sociales se voient accorder un système d’auto gestion + contrôles mutuels
(banques/conseils locaux).
Fin de la Yougoslavie de Tito : bizarre – un seul parti en principe
mais autonomie forte aux républiques (et aussi les communes) notamment dans le
cas du Kosovoà facteur de
fragilité dans une fédération.
Tito, mourant en 1980 après 35 de gouvernement officiel, de facto est
menacé par l’éclatement dont les deux acteurs principaux : Croatie et
Kosovo (tensions depuis de 71…). Dès mai 1981 il y a une énorme révolte au
Kosovo (beaucoup de morts) qui réclame plus d’autonomie alors qu’ils ont déjà
beaucoup – la crise menace + rôle des aspects économiques (fatal).
Juillet 83, la Youg est obligée d’adopter un programme d’austérité qui aura
des effets drastiques. La PM fédérale croate (qui s’occupe de l’éco), Milka
Planninc a décrété un programme d’austérité dur, notamment une restriction des
importations (limiter le déficit extérieur – on essaie de ralentir la demande,
et donc la hausse des salaires à niveau de vie chute en 6 ans) ; on doit limiter la circulation
monétaire. Signifie que la légitimisation du Titisme (augmentation du niveau de
vie – éco et migration à l’étranger) n’est plus !
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