Politiques économiques de l'UE - cours 4 à fin

Un certain nombre de pays vont être laissés de côté :
·          la Suède remplie les critères sur le plan éco mais pas sur le plan juridique, volontairement donc exemption informelle mais de fait.
·         La GB décide de ne pas rentrer, bénéficiant d'une dérogation qui lui permet de rester en dehors de la zone Euro.
·         De même, pour le Danemark qui bénéficie de cette clause d'exemption, alors qu'en principe tout pays appartenant à l'UE a vocation à intégrer la zone monétaire.
Un certain nombre d'autres pays qui vont utiliser la monnaie unique sans appartenir à la zone euro notamment les 4 micro Etats : Andorre, Monaco, St Marin, Vatican.
I.                    La création de la zone euro et sa gestion : la Banque Centrale Européenne, la politique monétaire et la politique de change

A.      Le passage à la monnaie unique fiduciaire
A partir du 1er janvier 99 on va raisonner en euro mais on aura toujours les francs en poche, il ne fallait pas que cette cohabitation dure trop longtemps, elle n'excède pas 3 ans, cela a été différencié en réalité selon les pays.
Début 2002, il était prévu de remplacer les signes monétaires nationaux par les signes monétaires de la zone.
RQ : Problème de l'illusion monétaire s'est posé : les chiffres paraissaient moins gros. Exemple de l'ancienne Lire IT (ex. le yen japonais 1000 000 de Yen = 10 000 euros). Il y a eu en outre un effet inflationniste de l'introduction de l'€.
Un seul acteur en charge de la politique monétaire qui est la BCE (Banque Centrale Européenne). Sa mission tient à la gestion de la po monétaire, elle devient dès lors une instance importante dans la mesure où elle pilote une monnaie qui est sur un pied d'égalité avec celle des USA. Cette BCE a été mise en place avant la création réelle de la monnaie unique, mais c'est vraiment dès l'instauration de la monnaie qu'elle va effectivement fonctionner et prendre tout son sens.
La création de la BCE ne signifie pas la disparition des BC nationales, elles vont ê les relais de la BCE. Elles sont rassemblées au sein du système européen des BC nationales de tous les pays membres de l'union économique européenne.
On a aussi un autre groupe des BC nationales qui appartiennent à la zone euro (donc plus petits), celui-là s'appelle l'euro-système.
Ce sont ces 3 institutions (BCE, système européen des BC et euro-système) qui vont piloter la politique monétaire. Les acteurs les plus concernés sont toutefois l'euro-système et la BCE.
Les organes de décision de la BCE sont au nombre de 3 :
                → le conseil des gouverneurs, qui constitue l'organe central de la BCE, il est composé des gouverneurs des BC nationales de l'euro-système, dc des pays qui ont adopté l'euro. Principal organe, il va arrêter les orientations de la po monétaire, et les moyens d'atteindre les objectifs fixés. Il autorisera aussi l'émission de billets et le volume des pièces qui vont circuler dans la zone euro.
                → le directoire de la BCE, il est composé du président de la BCE, du vice-président et de 4 autres membres qui sont nommés d'ententes avec les différents pays concernés, pris au niveau des différents chefs d'Etat et de gouvernements. Il est l'organe de mise en œuvre, qui va donner les instructions au BC nationales qui sont les exécutants de la BCE.
                → le Conseil Général, composé du vice-président et du président de la BCE et de tous les gouverneurs des BC nationales du système européen de tous les pays de la zone européenne (mm ceux qui ne sont pas dans la zone euro), sert de lien entre les pays de la zone euro et ceux qui ont vocation à y entrer. Il prépare le terrain pour faciliter l'accession aux prétendants pour l'intégration de la zone euro. Il n'a pas vocation à être éternel puisque tous les pays d'Europe ont vocation à intégrer la zone, donc il s'auto-dissoudra.
Le statut de la BCE avec le Traité de Lisbonne, à cette occasion, est devenu une institution de l'Union Européenne, au même titre que le Parlement ou la Cour de Justice. Elle a désormais la personnalité juridique, ce qui ne change rien à ses missions.
Cette BCE est indépendante du pouvoir po, ne se laissant pas influencer par des considérations économiques plus larges.
La mission première de la BCE est d'assurer la stabilité des prix  (comme  la Bundesbank). Pour ce faire, la BCE va s'appuyer sur deux critères l'évaluation de la masse monétaire en circulation, ainsi que les perspectives de hausse de prix (anticipations).
Implicitement la BCE a un objectif d'inflation en tête, elle doit être inérieure à 2%. Pour apprécier cette inflation on se cale sur les indices des prix, des salaires etc.
Les instruments pour assurer cette stabilité des prix : les taux directeurs, c’est à dire les taux auxquels la BCE prête aux différentes banques. Elle peut abaisser ou relever les taux directeurs pour piloter la masse monétaire et l'évolution des prix.
L'indépendance de la BCE et son objectif de stabilité des prix sont liés. Cette indépendance se justifie par le pouvoir de l'institution à créer de la monnaie ; il faut qu'elle puisse se consacrer intégralement à la stabilisation des prix, que cet objectif ne soit pas parasité par d'autres préoccupations.
L'euro-système* :
-          favorise les échanges d'informations, notamment entre les entités de contrôle bancaire,
-          contribue/surveille le contrôle prudentiel des banques pour s'assurer qu'elles ne dérapent pas. Cette supervision relève de tous les Etats membres mais l'euro-système va tout de même coordonner ce contrôle.
-          doit assurer le bon fonctionnement des systèmes de paiement → System Target  avec notamment homogénéisation des systèmes.
La BCE participe à la coopération internationale et surtout à la coopération européenne. Elle participe à de grands forums internationaux tels que les réunions du G8 ou du G20, du conseil de stabilité financière, et est membre du FMI en tant qu'observateur aux réunions du pilotage.
è C'est donc un acteur à part entière sur la scène RI. Avec la crise la BCE va gagner de nouvelles compétences.
Le démarrage a été laborieux, car il a fallu changer les mentalités et les modes de fonctionnement. Aussi, même si tous les pays avaient implicitement accepté un transfert de souveraineté cela a été en terme pratique plus compliqué. Cette délégation n'a pas été la même pour tous les pays. Mettre sa monnaie entre les mains d'une institution unique signifie que les pays renoncent au pilotage de leur monnaie.
Dans le passage à l'union monétaire, des pays comme la FR ont eu un regain de manœuvre sur la politique monétaire qui avait été abandonné (en calquant ce que faisait l'ALL) ; pour l'ALL au contraire elle a perdu en autonomie, dans la mesure où jusqu'alors elle pilotait intégralement sa politique monétaire et menait la danse. Les premières années ont été une période d'assez grande cacophonie.
Limite : La voix de la BCE n'est pas comparable à la voix de la réserve fédérale US.
Les critiques portent sur la rigidité excessive de la BCE sur son objectif de stabilité des prix et son objectif implicite d'inflation inférieure à 2%.
La politique de change est menée par la BCE et l'euro-système, tous les différents gouverneurs qui composent la zone euro, qui se réunissent au sein de l'euro-groupe autour du président de la BCE.  
Le résultat de cette politique de change : depuis la mise en place de la monnaie unique, un jugement plutôt positif. Dans les premières années de fonctionnement de l'euro, un certains nombres de voix se sont élevés pour dire que l'euro n'était pas une réussite en raison du décalage entre les attentes de l'euro et les évolutions réelles.
On anticipait sur l'évolution de l'euro par rapport au dollar, avec la crainte d'une monnaie dite « forte » autrement dit une monnaie qui a tendance à s'apprécier comparée à celle de ses différents partenaires. Or à partir de l'instauration de l'euro, il a eu tendance à se déprécier systématiquement par rapport au dollar, or il n'était inscrit nul part dans les statut de la BCE qu'elle devait maintenir une valeur par rapport au dollar.
è Juger la qualité de la politique monétaire en regardant son évolution par rapport à une autre monnaie de référence n'est pas cohérent.
En outre, l'appréciation de l'évolution de l'UE dépend de la position dans laquelle on se trouve (importateur ou exportateur). L'évolution de la valeur de l'euro est donc inadaptée pour juger de la bonne ou mauvaise orientation de celle-ci.
Si on est l'agent éco consommateur : effet inflationniste de l'euro (qui n'apparait pas toujours dans les statistiques), dans les voyages aspects positifs, pas besoin de conversions pas besoin de commission de change cela ne veut pas dire que tous les frais bancaires ont été éliminés.      
Les fonctions de la monnaie au sein d'un territoire : instrument de paiement, unité de compte (permet de donner un prix à chaque chose et de comparer), réserve de valeurs. On retrouve ces mêmes fonctions de la monnaie au niveau international.
è Il s'agit là d'une perspective pour apprécier la réussite ou non de l'euro : s'est-il imposé comme réserve de valeur ou moyen de paiement ?
o   En tant qu'unité de compte par le secteur officiel un regard relativement positif, comme unité de référence pour une politique de change.
o   Fonction comme moyen de paiement : on regarde le règlement des transactions commerciales et financières internationales, on y trouve du bon et du moins bon.
§  En terme de transaction sur marchandise, l'euro a du mal à s'imposer (peu d'échanges sont faits en euro en dehors de la zone euro) mais une tendance à l'augmentation tout de même, la domination du dollar se maintient.
§  Toutefois pour les transactions financières internationales l'euro tire mieux son épingle du jeu, elle est une monnaie dans laquelle les pays s'endettent.
o    La réserve de valeurs, utilisation de l'euro comme actif de placement  - on peut rester sur sa faim. Au niveau officiel, elle devient réserve de change d'un grand nombre de pays. On a une image plus ou moins positive.
Globalement cette monnaie est une monnaie jeune et elle s'est imposée dans certains secteurs au côté du dollar, mais pas dans les domainespas les plus importants (transaction commerciale). La place de l'euro n'est pas la somme des places antérieures des monnaies nationales de la zone, elle pèse plus lourd que les différentes composantes dont elle est issue.
On retrouve pour les pays qui vont intégrer l'union monétaire : un mécanisme de change européen mis en place pour gérer les relations de changes entre les pays candidats et l'euro. L'euro joue pour eux le mm rôle qu'a joué l'ECU.
RQ : Pour la politique monétaire il y a un acteur en charge d'une politique avec un objectif très précis.
En matière de politique budgétaire ce n'est pas la même chose. Le budget de l'UE d'un point de vue d'un économiste n'est pas la même chose que celui d'un gros pays ; en effet l’UE ne dispose pas d'un budget au sens propre du terme. Un budget* = des recettes d'un côté et des dépenses de l'autre.
En Europe on est encore dans une logique très nationale, la supranationalité a du mal à passer. On n'a pas d'impôts européens donc pas de recettes au niveau européen. Malgré tout on a quelque chose qui s'appelle le budget européen, un faux budget, petit, alimenté :
·         en partie les droits de douanes qui sont le fruit du tarif extérieur commun
·         les droits sur les importations de produits agricoles.
·         Fin 70, décision est prise de faire reverser une partie des recettes de TVA pour abonder le budget européen. Tous les pays pratiquant la TVA, contribution PIB en fonction du poids éco du pays il va verser plus ou moins au budget euro.
Au final le montant global du budget est faible. Ce budget ne sert qu'à financer certaines dépenses spécifiques de l'UE - 2 gros postes de dépenses du budget euro:
-           Ces recettes servent à payer la PAC,
-          la politique de cohésion (régionale)  
Elles ne servent pas à financer des dépenses internes. La politique budgétaire en réalité échappe complètement à l'UE, elle est entre les mains des différents Etats membres. Cela tient à la réticence des Etats à passer à une union qui serait fondée sur un fonctionnement supranational.
è Une véritable union qui déboucherait sur un budget centralisé → une union politique, étape que les Etats ne sont pas prêts à franchir.
Du fait de cette réticence, il y a une réalité qui contraint à maintenir des budgets au niveau national, cette réalité, en dépit des efforts, montre une assez forte hétérogénéité entre les différents pays européens.
Du point de vue strictement économique lorsque l'on a une monnaie unique et donc qu'on se prive d'un instrument d'ajustement dans les différentes éco de la zone  et donc on ne peut jouer entre les décalages de monnaies entre les différentes régions. Par conséquent si les différences de situation persistent entre les régions il faut permettre une certaine flexibilité (possibilités d'aides dans certaines régions et pas dans d'autres par exemple) d'où la nécessité de préserver une marge de manœuvre budgétaireà Cela fait appel à la théorie des zones monétaires optimales (ZMO) de Mendel.
Mendel a identifié les conditions qui devaient être remplies pour que différentes zones éco aient intérêt à :
-          soit fixer la valeur de leurs différentes monnaies les unes par rapport aux autres
-          adopter une monnaie unique.
Il a identifié les conditions qui font qu'un petit groupe de pays aura intérêt à utiliser une seule monnaie ou pas.
·         La frontière de zone monétaire ne doit pas coïncider avec une frontière politique, il faut selon lui regarder le fonctionnement interne de la zone plus que la frontière administrative.
Il identifie des éléments d’homogénéité :
o    la zone est tellement homogène que tous les points de la zone sont toujours frappés de la même manière – pas de chocs asymétriques – ds ce cas-là on n'a pas besoin de l'instrument du taux de change
o   Hétérogénéité : chocs asymétriques pour lesquels on utilise des instruments alternatifs d'ajustement, donc on peut se passer du taux de change.
§  La mobilité de la main d'oeuvre et du K peuvent servir d'instruments d'ajustement (la redistribution budgétaire peut aussi ê un instrument d'ajustement envisageable).
àDans le cas de l'union monétaire, on n'est pas vraiment devant une zone monétaire optimale. Si on reprend les arguments de Mendel, on n'est pas face à une zone homogène, probabilité de chocs asymétriques importants. Absence de mobilité forte dans les pays et entre pays, aggravée par les problèmes linguistiques.
·         Budgets nationaux dans le cadre d'une monnaie unique → tension très forte sur la monnaie – PBM.
Une certaine liberté de manœuvre doit être permise mais pas trop. L'idée a donc été de laisser une liberté de manœuvre de la conduite po budgétaire au niveau national mais d'encadrer celle-ci. Il faut de la souplesse compte tenu des différences de situations mais pas trop car la zone monétaire serait mise sous pression.



Deux  instruments :
o   un instrument de coordination de politiques budgétaires qui a pour objectif d'harmoniser les dites politiques budgétaires (donner un certain droit de regard à l'UE sur ce que chacun des Etats membres fait)
è  les grandes orientations des politiques économiques* (GOPE) cela signifie que les pays membres sont sensés considérer leur politique économique comme une question d'intérêt commun, et donc nécessité de coordonner au niveau communautaire.
Ces grandes orientations contiennent :
§   des indications sur la conduite générale de la politique éco,
§  des recommandations spécifiques à chaque Etat membre en fonction de sa situation.
Ces grandes orientations portent sur :
§  les finances publiques
§  les réformes structurelles,
§  fiscalité,
§  réglementation du marché du travail,
§  politique en matière d'éducation et de formations.
En principe les décisions concrètes au niveau national doivent ê contrôlées par les GOPE, mais cela reste des recommandations/orientations, rien de contraignant. L'idée étant d'effectuer une certaine pression de la part des paires (pas de sanctions).
è Dans la lignée de ces grandes orientations éco, tout un tas de procédures spécifiques qui s'appellent les processus*.
§  Le Processus de Luxembourg qui portait sur la coordination des politiques en matière d'emploi,
§  Le Processus de Cardiff (suivi des réformes structurelles),
§  Le Processus de Cologne (dialogue macro éco entre commission BCE), stratégie de Lisbonne (faire de l'UE la zone la plus compétitive au monde, éviter une trop grande fragmentation du marché et renforcer la productivité). Tt cela reste de l'incitatif, ce ne sont là encore pas des procédures contraignantes. GOPE adoptée pour 3 ans et revues chaque année.

o   Dispositif contraignantle Pacte de Stabilité et de Croissance avec son contrôle des déficits excessifs.
§  Faire en sorte que les choses fonctionnent au mieux pour ne pas exercer de pression sur la valeur de la monnaie et la politique budgétaire.
§  Encadrer la liberté de manœuvre en matière de po budgétaire – procédure des déficits excessifs.
Le pacte est juridiquement contraignant et a été adopté avant mm que l'union monétaire ne soit en place.
Il clarifie la mise en œuvre du processus du contrôle des déficits excessifs. L'idée est en réalité de reprendre la logique de la politique de convergence qui a été suivi pendant la marche de l'union monétaire, on impose une certaine rigueur dans la conduite des finances publiques. En effet il ne faut pas que les pays accumulent des déficits importants (dangereux pour la stabilité de l'union monétaire), on impose aux pays de maintenir leur déficit sous contrôle ce qui veut dire un déficit publique inférieur à 3% du PIB, une dette publique inférieure à 60% du PIB.
è L'idée est d'avoir une discipline budgétaire pour protéger l'euro.
Dans ce dispositif, un pays qui s'écarterait des clous sera sanctionné → automaticité des     sanctions d'inspiration Allemande. Tous les pays ne sont pas d'accords, donc :
§  D’abord une procédure engagée avec une première injonction envers le pays pour qu'il se remette dans les clous.
§  S’il se maintient en dehors, une deuxième injonction,
§  Si pas de rectification de sa part, l'amende/sanction se concrétise.
Un certain temps est donné au pays pour corriger ses égarements. Procédure qui sanctionne le pays quand il dérape, mais il n'incite pas un pays dans une période faste à mettre des réserves de côtés. Un biais qu'il serait bon de prendre en considération.
B.      Une monnaie unique pilotée de manière centralisée.
On a donc un acteur principal la BCE, des politiques menées de manières coordonnées et centralisées.
Certaines caractéristiques importantes qui sont derrières les difficultés rencontrées au cours de la crise, et qui concernent les Etats membres :
Ø  clause de non renflouement* : en cas de difficultés d'une banque, les organes de l'Union éco et monétaire ne sont pas censés intervenir et tirer d'affaire la banque en question.
Ø  Pas de monétisation du déficit. Il ne faut pas qu'il y ait de monétisation (création monétaire pour le comblement des déficits) en cas de déficit budgétaire la politiques monétaire n'a pas vocation à faciliter les choses pour le trésor. Dans le cadre de l'union éco et monétaire on n'a pas d'influence du Trésor (autorité monétaire) sur la BC.
Ø  interdépendance très forte entre les banques commerciales et les E : elle est double en réalité.
o   Les banques commerciales sont liées aux Etats dans la mesure où elles achètent des obligations d'Etats.
o   Dans l'autre sens l'Etat est très étroitement liée dans la mesure où il n'a pas intérêt à ce que les banques soient en difficultés.
Un lien donc assez étroit entre le secteur bancaire entre les Etats et le souverain.
Sur le plan de l'Union quelque chose de totalement différent :
Ø   Pas de budget commun ni centralisé au niveau des Etats.
Ø  Discipline budgétaire imposée par le Pacte Budgétaire.
Pour limiter les difficultés on a imposé le Pacte de Stabilité et de Croissance, qui a :
o    un volet préventif (on essaie avant de les cadrer dans les matières de po budgétaire  - liées aux grandes orientations po et éco),
o   un volet sanction (procédure de déficit excessif),
L'idée étant en cas de dépassement des limites imposées dans le cadre du Pacte, une intervention de la commission pour essayer de contraindre le pays à rentrer dans les normes. Si au bout de la période donnée le pays n'a pas réussi à y parvenir, une amende lui est faite.
Conclusion : en l'absence d'une politique budgétaire centralisée, on a quand mm les moyens d'encadrer cette politique budgétaire, cela constituait un moyen de concilier la souplesse vàv des différentes économies, et la discipline nécessaire.
Un économiste US avait prédit que l'Union monétaire s'écraserait la figure. Derrière ce raisonnement toute la logique derrière la théorie de zone monétaire optimale, trop d'hétérogénéité dans la zone qui nécessitait un mécanisme de redistribution.
 RQ : La politique budgétaire : leçons de la crise de la dette européenne.
II.                  La crise
Jusque dans le courant des années 2000 cela marche assez bien. Mais la crise des subprimes va faire tout déraper même si on n'envisageait pas cela possible.
Initialement il n'était pas prévu dans l'union monétaire de mécanisme de solidarité monétaire entre les différents pays parce qu’on pensait que le système s'auto-régulerait de lui-même, on ne pensait pas que des écarts considérables pouvaient avoir lieux, encore moins des problèmes de solvabilité. Assez rapidement on va observer un certains nombres de turbulences dans plusieurs pays européens, cela se concrétise en 2010.
Crise* :
Ø  Emballement du crédit dû une politique monétaire laxiste (grande circulation de monnaie aux USA), politique d'argent facile qui conduit à un emballement du crédit. Des crédits qui touchent des investissements immobiliers, et donc des difficultés qui se sont orientés vers une bulle immobilière.
Ø  Croisé à un autre facteur sans lequel nous n'aurions pas eu une crise d'une telle ampleur → facteur de titrisation* (transformation en titre), soit le fait pour un créancier de reporter une partie de la crise qui lui ait dû sur le dos de quelqu’un d'autre.
Ce mélange de deux facteurs a été fatal, car les banques en question ont répandu les dettes au-delà des USA et à travers le monde. Tout un tas de créanciers s'étant attachés à racheter ces dettes.
Jusqu'en 2009 l'expérience de l'euro semble une réussite et l'UE résiste bien à la crise financière globale. A compter de 2010, certaines économies européennes sont frappées par la crise (les pays du « club Med » autrement dit Grèce Portugal ESP Italie, mais aussi l'Irlande). La dette publique de ces Etats est très importante (endettement), on est alors confronté à une crise de la dette souveraine, qui constitue en réalité le véritable fond du problème. Ce sont des pays qui ont l'habitude de faire/ne pas contrôler leurs déficits et de les combler en créant de la monnaie. 
Ces pays faisant parti de l'union monétaire, cela signifie qu’il y a des pressions sur la monnaie du fait des dérapages observés dans ces pays. Cela se répercute sur l'ensemble de la zone, de ce fait les autres pays de la zone euro ne peuvent donc pas rester sans réagir.
En outre, le niveau d'endettement avait atteint un tel niveau qu'on sentait qu'une intervention était nécessaire sans quoi l'ensemble du système européen aurait été remis en cause. Il n'était donc pas possible de rester insensible aux difficultés de ces pays du « club Med ». Les coûts de financement en deviennent tellement élevés que c'est l'intégrité du système financier européen qui risque d'être remis en cause.
 Il s'agit en réalité d'une série de crises plutôt qu'une seule crise. Les ressorts derrières ces crises ne sont pas les mêmes pour tous les pays. Cas particulier de la Grèce et le cas des autres économies, même si il y a des petites variations qui restent néanmoins sur une même logique.
C’est une crise qui s'est manifestée à travers les taux d'intérêts d'E.
A.      Etudes de cas

1.       Cas de la Grèce 
C’est en Grèce que les écarts sont les plus forts s'agissant des taux d'intérêt. Ils représentent un risque parce qu’ils constituent le prix à partir duquel l'Etat peut s'endetter ; plus le taux d'intérêts est fort plus le risque est élevé.
Elle a toujours relevé de taux d'intérêts forts, elle a réussi à se stabiliser suite à son insertion dans l'Euro avec un écart qui s'est resserré au fil du temps pour finir par se stabiliser à la moyenne avec une réduction quasi totale des taux d'intérêts, le risque étant dès lors perçu comme étant le même partout. On commence par avoir des petits écarts d'intérêts, mais dès l'éclatement de la crise, on assiste à une explosion du taux d'intérêts grec. On réalise que le risque grec n'est pas le même que celui  des allemands d'où l'explosion, c'est là la manifestation de la crise. 
è Une des grandes raisons de la crise : on a longtemps pensé que le risque était le même pour tous.
Des déficits se sont accumulés et le pacte de stabilité n'a pas été en mesure de les identifier voire de les stabiliser. L'application de ce pacte a été mise en défaut.
Ce pacte n'a pas été respecté, mais son manque d’efficacité tient aussi au fait que les données fournies étaient mensongères. Dans le cas de la Grèce, les soldes budgétaires annoncés par les autorités grecques et les soldes réels ne concordaient pas. Les soldes budgétaires annoncés par les autorités grecques étaient mensongers et ce depuis l'entrée dans l’UE ; les grecs n’ont jamais été inquiété par les autorités européennes. Les données n'étant pas bonnes les autorités chargées de la stabilité et du pacte de stabilité n'ont pas pu fonctionner normalement.
è Dans le cas grec le pacte de stabilité n'est donc pas en défaut mais bien les données statistiques falsifiées.
En plus de ceci, le problème tenait aussi au fait que la Grèce bénéficiait des mêmes taux d'intérêts que des pays comme l'Allemagne (sérieux, et crédible). En cela elle avait la possibilité de s'endetter de manière importante pour au final faire de grosses bêtises. Elle bénéficiait de la crédibilité de l'Allemagne sans en avoir le sérieux. Le risque souverain était là mal évalué.
Le cas de la Grèce est donc spécifique sans pour autant remettre en cause totalement le Pacte de Stabilité, dans la mesure où les données n'ont pas permis à ce dernier d'oeuvrer pertinemment.
2.       Autres cas
On a observé une explosion des « spread »* autrement dit des écarts et des augmentations du taux d'intérêt.
On réalise que le risque était mal perçu (tous les pays ne sont pas comme l’Allemagne). Dans le cas d l’Irlande et de l’Espagne, le problème n’est ni le mensonge, ni budgétaire puisque ces deux pays ont un excédent budgétaire à partir de 2005. Tout d'un coup passage d'une situation d'excédent à situation de déficit, en raison de la crise.
Pour l'Espagne et l’Irlande, les facteurs de ces déficits tenaient à la bulle immobilière qui a explosé. C’est-à-dire l’emballement du crédit qui a alimenté de l'immobilier, alimentant elle-même une bulle immobilière. Aussi, brusquement cette bulle immobilière va exploser dans le sillage de la crise US.
Les banques se trouvent en difficulté car les débiteurs n'honorent pas leur dette. Dès l'instant que les banques constituent un agent important dans l'économie, les difficultés bancaires créent un risque systémique, parce que l'ensemble du système est entrainé dans la chute ; l'Etat doit donc intervenir sans quoi l'ensemble de l'économie pète. L'Etat intervient pour sauver les banques, met des fonds dans le système et creuse donc l'excédent en raison de la recapitalisation des banques. Ceci a in fine créée des problèmes budgétaires → situation de finances publiques délicates.
Ces pays-là n'ont pas non plus su tirer parti des conditions avantageuses de financement qui leur étaient faites et n'ont pas amélioré leur compétitivité, en ne resserrant pas leur politique économique. Ils ont essayé de tirer profit des faibles taux d'intérêts mais avec de mauvais plans (pt commun avec la Grèce).
Dans le cas de ces pays, on est dans une situation où l'on peut mettre en cause le pacte de stabilité et de croissance (PSC), qui ne se focalise que sur les variables budgétaires, or on voit ici que le problème était tout autre (les problèmes budgétaires ne sont survenus que sur la fin de la crise).
Des pertes de compétitivités, en ESP, n'ont pas été perçues par PSC qui ne regardait pas là où il fallait.
Autant on ne pouvait l'incriminer dans le cas de la Grèce, autant dans le cas des autres pays à l'instar de l'ESP, ce dernier se focalisait sur des données qui n'étaient pas les plus pertinentes dans la mesure où il n'a pas su voir l'accroissement de la bulle immobilière qui portait de plus en plus d'emplois au détriment du secteur manufacturier.
B.      Leçon de la crise
Ainsi, la crise de l'euro est le résultat de défaillances collectives massives de toute une série d'acteurs. Toutes les économies de la zone sont responsables et non pas seulement les pays du club Med.
Le PSC a montré ses limites : il a mal été mis en œuvre dans le cas de la Grèce, et il ne s'est focalisé que sur certains facteurs en en omettant d'autres (des considérations uniquement budgétaires au détriment d'autres).
Ce qui ramène à la nécessité d'une politique de convergence, en vue d'une homogénéisation au sein de la zone pour que la monnaie puisse être réellement stable. Une convergence qui devrait être multiforme, réelle, et pas uniquement pour certains critères tels que définis par le traité de Maastricht.
On peut incriminer la conception mm de l'Union monétaire qui est mal conçue dans son application ou du moins bancale oubliant un certains nombres de problèmes, certains importants comme celui de la compétitivité.
On peut mettre en cause aussi les autres éléments de coordination qui n'ont pas été efficaces voire pertinents. La crise a mis en évidence le lien qui s'est révélé fatal entre le secteur bancaire et les Etats, c'est ce qui a constitué le vrai problème et le cœur du dysfonctionnement.
L'Union Economique et Monétaire était mal conçue, l'accent était exclusivement mis sur les questions budgétaires alors que d'autres problèmes étaient également importants (compétitivité). Les mécanismes de coordination des politiques éco se sont révélés inopérants (GOPE). La clause de non renflouement s'est révélée inopérante car non crédible.
III.                La progression du fonctionnement de l’Union Européenne

A.      Réponses de politique économique             
Plusieurs niveaux de réponses qui ont été apportés de courts termes et immédiates tout d'abord.
En réponse à la crise l'UE a mis en place 2 mécanismes de coopération financière :
·        Facilité Européenne de Stabilité Financière* (FESF) ou fond européen de stabilité financière ; il s'agit de mettre en commun des ressources de manière à être en mesure d'aider les pays qui n'ont pas à eux tout seul suffisamment de ressources.
Un dispositif provisoire pour répondre de manière assez rapide aux problèmes financiers, il a vocation à disparaître une fois que les pays auront restitué ce qu'ils doivent.
·        Mécanisme européen de stabilité financière* (MESF) ; un mécanisme ici plus durable.
Décision : créer un Mécanisme Européen de Stabilité* qui a pour ambition de remplacer les deux précédents. Il est un fond permanent disposant de fonds permanents à hauteur de 500 milliards d'euros.
A moyen terme mieux vaudrait mettre en place un dispositif qui évite aux pays d'arriver à des situations d'urgences de la sorte et qui évite aux pays de l'UE de se prêter les uns aux autres. Il faudrait agir en amont pour éviter de retomber dans des situations de crise, mais cela aurait des implications trop profondes pour qu'on puisse en voir concrètement l'émergence.
Une des solutions : serait de tendre vers une union budgétaire, pour favoriser un bon fonctionnement de l'Union Economique et budgétaire (UEM).
Il faudrait supprimer la possibilité pour chaque Etat d'émettre de la dette ; géré pas une instance communautaire, créant ainsi des euro-obligations qui bénéficieraient d'un mécanisme de garantie mutuelle. Ce type d'obligation impliquerait que les Etats ne puissent plus émettre de la dette comme ils le veulent, dans ces cas-là chaque pays ne pourrait plus en faire à sa tête (une des causes de la crise).
Cette mise en commun du budget ou des émissions d'obligations, serait un petit pas vers une intégration politique plus poussée, avec la mise en commun de plus en plus d'éléments de souveraineté, donc plus d'intégration politique, une solution néanmoins difficile à envisager aujourd'hui (annoncée telle qu'elle).
1ière étape : Dans ces conditions-là, est mis en avant la création d'une Union Bancaire, dans la mesure où on a vu le lien étroit entre le secteur bancaire et l'Etat, et les crises qui sont liées. Pour y pallier il a donc été pensé une union bancaire, dans laquelle on transférerait au niveau européen, des instruments :
-         de surveillance ou de supervision du secteur bancaire,
-         pour la résolution des crises bancaires, et
-         de garantie des dépôts.
Ces 3 composantes sont nécessaires pour une union bancaire. Ce passage par l'union bancaire est important, car on voit bien que le risque qui pèse sur l'ensemble du système bancaire peut être extrêmement important. Certains pays ont un système bancaire qui pèse très lourd,  dans ces pays lorsque le système bancaire est mis à mal c'est l'ensemble du système qui est menacé, de même pour l'union euro. A partir de ces pays, peut se déclencher une crise systémique très lourde pour l'ensemble de la zone.
Si on a mise en commun des différentes activités = un abandon de souveraineté. Cela étant a été décidé récemment un Mécanisme de Supervision Unique (MSU) chargé de contrôler les activités des banques et empêcher que des établissement financiers se retrouvent dans des situations précaires qui se répercuteraient in fine sur l'ensemble des pays. Un transfert d'autorité est prévu vers ce mécanisme dans le courant 2014.
è Ainsi tout ce qui relèvera de la supervision bancaire devrait être dans les mains du MSU.
L'idée à travers ce mécanisme est de rompre le lien entre les banques et les finances publiques. On cherche à rompre le cercle vicieux qui a été identifié comme facteur clé dans la propagation de la crise. Cela signifie un transfert de contrôle au niveau supranational, donc un changement très profond dans le fonctionnement du système bancaire, surtout dans le fonctionnement des esprits et dans les mentalités. On serait avec ce système proche d'un changement politique, bien que ceci ne soit pas présenté ainsi pour les raisons que l'on sait.
2e étape : Le deuxième pilier de la gestion bancaire → gestion en commun des difficultés des banques à travers Mécanisme de Résolution Unique* (MRU), on est au cœur de la relation entre crise bancaire et crise souveraine.
On est face à une mutualisation des opérations de secours des banques devant permettre d'empêcher que les difficultés d'une banque n'entrainent les difficultés d'un Etat. Ce mécanisme de résolution unique tel qu’il est conçu aujourd'hui laisse assez à désirer. Plusieurs choses lui sont reprochées :
-          la mise en place de ce MRU est étagée entre 2015-25 soit un temps très long qui laisse planer des questions sur son efficacité           
-          la résolution des crises bancaires doit se faire à cout budgétaire nul, elle ne doit pas couter. Pour que cela ne coûte pas à l'Etat, l'idée est de faire payer les créanciers et les banques. Une réalisation qui va s'avérer très compliquée, puisqu’elle suppose de taxer les banques, donc un peu plus de  fiscalisation commune – atteinte à la souveraineté.
Avec la mise en place d’un tel mécanisme on tend quoiqu'on en dise à une union budgétaire ou fiscale, et c'est sans doute là la réelle difficulté. Jusqu'à présent les gouvernements ont été assez généreux avec les créanciers (peut être trop), aussi cela va-t-il être compliqué de changer les mentalités de ces derniers.
Autres difficultés, si on se retrouve dans une situation de crise aiguë l'intervention publique se justifiera pour endiguer l'épidémie, ce qui court-circuitera le mécanisme de résolution qui a voulu être mis en place.
3e étape : autre pilier de cette union bancaire → un Fond Commun de Garantie des Dépôts.
Les réponses données sont principalement liées à la crise dans sa dimension financière. Elles ont ainsi donné un nouvel élan à l'UEM (union économique et monétaire) sur la voie de l'union bancaire qui paraissait inenvisageable auparavant.


Des modifications ont également été apportées dans le domaine budgétaire dans lequel on s'est rendu compte qu'il y avait quelques problèmes.
·        Coordination budgétaire : introduction du semestre européen ;
o   il permet des contraintes plus lourdes sur les déficits budgétaires,
o   un nouvel outil de surveillance et de coordination budgétaire et économique.

On va mettre l'accent sur la coordination des politiques économiques nationales. Concrètement, publication d'une enquête annuelle de croissance par la Commission Européenne, elle examine comment les pays se sont comportés.
Ensuite le Conseil Européen (organe intergouvernemental) valide les Grandes orientations de politiques économiques (GOPE) qui sont censées orienter et être prises en comptes par les Etats membres dans l'établissement de leurs budgets nationaux. En avril les différents Etats membres vont transmettre leurs programmes de stabilité et de convergence.
Sur cette base, la commission publiera, fin mai, des recommandations individuelles par Etats.
Ses recommandations seront finalement adoptées par le Conseil de l'Union au mois de juillet.
è Ainsi, on a une politique budgétaire beaucoup plus encadrée qu'elle ne l'était auparavant avec une action en amont et en aval.
·        Renforcement du Pacte de Croissance et de Stabilité (PCS) qui a désormais pris la forme d'un 2 packs et 6 packs.
o   Le 2 packs : 1ère dimension est la surveillance du transfert des recommandations communautaires au niveau national, assure que les engagements sont respectés au niveau européen ; c’est l'organisation d'assistance financière en cas des difficultés financières d'un Etat.
o   Le 6 packs : à la fois sur volet préventif et collectif du PSC, il s'agit de modifier l'application du pacte en prenant mieux en compte le critère de la dette, plutôt que se focaliser uniquement sur le déficit budgétaire.
On a renforcé les décisions prises en cas d'infraction des règles. Application graduelle des sanctions en cas d'absence de mesures suivies d'effets.
·         En 2012 un nouveau texte signé qui consacre l'entrée en vigueur du Pacte Budgétaire. Il concerne essentiellement les pays de la zone euro. Il prévoit la règle d'or budgétaire, qui est un principe d'équilibre ou d'excédent budgétaire, l'idée étant que les budgets des administrations publiques ne doivent pas être en déficit. Ce pacte budgétaire est associé au mécanisme européen de stabilité financière.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire