Relire la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
La Révolution
Française est apparue comme un évènement fondateur dans la définition de la
nature humaine. Cela a bouleversé les racines sur la manière d’appréhender la
politique. Hegel a d’ailleurs formulé
le lien entre l’évènement que représente la Révolution française et ???,
comme la raison qui prime sur la politique et par ailleurs un évènement marqué
par les Lumières, un ???. L’expérience
de la Révolution Française s’est alors suivie de la période de Terreur. Un
lever de soleil suivi d’un évènement effroyable selon Hegel.
On peut résumer
cette Révolution à trois éléments significatifs : un aboutissement celui
de la philosophie des Lumières, la première tentative pour donner un fondement
rationnel à l’État, et, par son impact effroyable, elle fait aussi apparaître
les limites de l’abstraction moderne.
L’influence des
Lumières joue beaucoup sur la compréhension de la Révolution française. La
culture politique est donc en amont de cette révolution. C’est une culture politique
rationaliste dont parlent très explicitement les acteurs de la Révolution
Française. Deux tendances
complémentaires s’y retrouvaient : une rationalisation de l’organisation
sociale qui devait se faire par un renforcement de l’État et la recherche d’une
garantie de la liberté par le biais d’une destruction des contraintes purement
arbitraires qui pesaient sur la liberté dans l’ordre ancien. Cette
conception de la politique se retrouve dans un texte fondamental, la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC).
Ainsi Cesare Beccaria voit dans le rationalisme une
prééminence indiscutable de la loi.
En effet, la loi est pour lui la meilleure garantie politique contre
l’arbitraire mais aussi la plus impérieuse pour moderniser la politique car
elle dépasse les combats pour des intérêts personnels. Dans la DDHC, on rend compte du droit naturel, des droits inhérents à
la nature humaine et qui s’impose à celle-ci. Un autre aspect de la DDHC est
plus légicentriste, la loi doit déterminer les droits inaliénables. A
partir de là, il y a un aspect plus important où les relations entre la
Révolution Française et l’esprit
anglo-américains sont complexes. Les
acteurs de 1789 jugent qu’il existe des
droits naturels qui ne se résument pas à l’ordre politique. Le droit naturel
dépasse le droit positif qui est établi par les lois. Les acteurs ont donc
une certaine liberté vis-à-vis des anglo-écossais qui avaient théorisé cela.
Cela ne les rend pas moins réticents à la reprise des questionnements anglais,
ils y sont même carrément réticents. On peut selon eux, établir une politique
avec une cohérence ??? On a donc un radicalisme qui pose question sur la
source de l’autorité. On sent une notion volontariste qui passe par la volonté
générale. Le contrat social doit être le projet dont l’idée permet de
construire la société.
Face à cette
position légicentriste française, certains acteurs vont soulever quelques
enjeux. On
retrouve alors le britannique Edmund
Berke et Thomas Payne,
même si les Anglais sont plutôt favorables à la Révolution Française censé
libérer la France de son carcan absolutiste et ultracatholique. En 1790, Berke publie ses réflexions sur la
Révolution de France. En 1791, Payne lui
réplique dans Les Droits de l’Homme.
Pour Berke, la
révolution Française n’est pas héritière des pensées et des Révolutions
anglaises et américaines. Berke établit immédiatement une dénonciation de la
philosophie des Droits de l’Homme comme abstraction révolutionnaire. Si pour Berke, libéral whig,
tous les hommes ont des droits naturels, seuls les droits garantis sont
valables car ils sont le fruit des aléas. A la politique de la raison, il
oppose l’idée que les seules libertés heureuses qui sont concrètes peuvent être
imposées. Selon lui, on veut volontairement reconstruire tout l’ordre social
politique. La critique de Berke consiste à montrer les méfaits des Français qui
s’appuient sur la raison et non sur l’expérience, un manque de prudence selon
lui qui pourrait amener de graves conséquences. La Terreur y est déjà un risque
potentiel.
Autre critique de
Berke, la révolution Française s’est présentée dans l’urgence, dans une
situation exceptionnelle. Or cette situation est devenue le moteur politique de
toute la Révolution, l’urgence est devenue une situation normale.
Appuyé sur l’apologie
de la tradition, Berke défend l’idée que l’ordre social et politique ne peut
être reconstruit intégralement car il est transcendant. Cet aspect s’impose vite comme
une des origines du romantisme en politique.
Thomas Payne, en
réponse à Berke, sera très virulent
en insistant sur le fait que Berke avait avant soutenu les Américains dans leur
Révolution. Payne va donc s’opposer à l’intégralité de la position de Berke en
considérant que la Révolution Française est dans la continuité des la
Révolution anglaise et américaine. Les Droits de l’Homme constituent en plus le
principe même de la politique libérale. La
Révolution Française achève ce que l’Amérique a commencé, la preuve que l’État
n’a rien de transcendant, qu’il peut être construit de toute pièce par les
hommes et à partir des objectifs de ces mêmes hommes.
Lorsque
les membres de l’Assemblée Constituante ont refusé toutes les discriminations
statutaires, alors, on affirme réellement la liberté.
Berke tente donc un
compromis entre la tradition et les nouvelles idées venues des Lumières. Payne
à l’inverse plaide pour une émancipation socio-politique totale, venue de la raison et qui doit
supprimer les préjugés d’une histoire qui est de toute manière à rejeter. La
grandeur de la Révolution pour Payne annonce une reconstruction complète de
l’ordre politique sur une base hyperindividualiste qu’est l’autonomie
individuelle.
François Furet et Patrice Guéniffey, deux historiens français
conservateurs, se demandent comment on est passé des Droits de l’Homme à la
Terreur. Pour Berke, le jacobinisme
était une conséquence naturelle atroce de l’agression dont était victime la
tradition. Pour ceux qui partagent son point de vue, la Terreur puis
l’Empire napoléonien furent des retours du despotisme d’Ancien Régime. Par cet avis, ils retournent contre eux
l’accusation de traditionalisme. En déclarant que ce despotisme revenait de
l’Ancien Régime, ils inscrivent la Révolution française dans une continuité.
Face
à cela, les Jacobins robespierristes vont affirmer que certains principes, notamment
la représentation nationale, sont des principes aristocratiques (une petite
minorité des meilleurs dirigent la nation). Pour les adversaires, parmi les
principes de 1789, il y a une centralité de
l’individu. Sous la Terreur du jacobinisme on a retrouvé l’idée qu’il y avait
un équilibre a recherché entre les individus et le peuple.
(transition invisible
?) L’Homme nouveau exprime l’idée d’une
obsession de la table rase. Il y a alors une rupture radicalisée entre 1789 et 1793. Enfin la notion de rupture est
développée par les libéraux mais aussi des gens comme Benjamin Constant, plus proche du socialisme, qui
vont mettre un terme à la révolution en 1793
avec une constitution très sociale et aboutissement de la révolution française.
Pour eux, l’État a pour fonction essentielle la protection de la liberté et de
la propriété. Les partisans de 1793
valorisent le dépassement des intérêts particuliers. Les Jacobins vont faire
une critique paradoxale de l’abstraction de 1789
puisqu’ils vont fonder leur action politique sur la nécessité de régénérer
l’homme avec comme base, la mise en pratique formelle de l’égalité.
Le
souci de cette controverse, c’est la forme politique que va prendre ces
conceptions. Hannah Arendt va alors illustrer tout cela. (et alors ???)
Kant quant à lui va
prendre une position libérale en considérant qu’il y a une libération dans la
position du citoyen mais récuse l’idée qu’il y a un droit de résistance. En effet, selon lui, le droit ne
peut exister que dans un ordre juridique déjà établit. Or il y a une séparation
entre le droit et la morale qui est un système politique rationnel. C’est dans
cet espace que se jouent les passions humaines.
Or
on a un évènement politique ??? une difficulté insurmontable. La pensée
qui va se diffuser dans le reste de l’Europe depuis l’Allemagne est aussi
inspirée par une évolution de la Révolution de 1789. Suivant la liberté
incarnée dans la révolution française, ils ont une position proches de celle de
Payne. Là où une autre présence ??? ils vont passer à des conceptions plus
particularistes. Cela prendra notamment pied dans les États-nations d’Europe
centrale qui considèrent que leur objectif premier est l’extension au détriment
des voisins.
Dans la Révolution
américaine, on trouve fondamentalement des débats en son sein qui révèlent des
positions nourries par des principes semblables dans le camp des fédéralistes
ou antifédéralistes. Dans la révolution Française en revanche, on a deux
tendances qui se croisent : celui des Droit de l’Homme et celui de la Terreur. Certains pensent que la vérité
de la Révolution se trouve dans les principes individualistes, d’autres
estimant que la Terreur sous Robespierre montre bien que l’unité de la nation
ne peut venir par l’individualisme issu des Terreurs. On a donc deux types de
groupes qui pensent qu’il y a une rupture entre 1789 et 1793 ( et Jacobins) et
deux autres groupes qui ne voient pas cette rupture ( et ).
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