La Nation, concept nomade - Cours 7 à la fin

Rappel :
L’Espagne et son empire ne ressemble à rien d’autre en Europe ; et cet empire a été sujet à l’agression de Nap en 1808 qui va entrainer deux logiques concurrentes :
-          Vient de Cadix : super omnia – inventer la nation au moment où ils sont de la perdre et ce de manière bisphérique (pour l’ensemble du monde hispanique)
-          Des américains : autre voie possible, càd devenir des républiques et non pas une super monarchie avec à sa tête Madrid.
En 1814, retour du roi d’Espagne et la 2e option est choisie – schéma : monarchie absolue en Espagne, et en Amérique des Républiques qui luttent pour leur survie.
Les nations en Amériques ne peuvent pas être autre chose que des républiques. S’ils choisissent la monarchie, il faut importer des princes étrangers. Pour être libres et indépendants, l’Amérique choisit la République, et donc définition des caractères nationaux alors que dans cette région est relativement homogène culturelle. La solution est de se définir par le territoire, et on se réfère aux limites administratives coloniales espagnoles. C’est mal parti  -- guerres  sur les territoires. RQ :  Pérou et Chili ont enfin fixé leurs frontières à La Haye fin Janvier 2014.
Les nations latino-américaines ont eu tendance à faire un travail d’individuation culturelle pour passer au-dessus des limites territoriales.


I.                    Etude de cas : les nations de l’arc-en-ciel
Venezuela, Colombie et l’Equateur – partagent le même drapeau (jaune bleu rouge) ; nations de la déesse Iris (déesse de l’arc-en-ciel). Trois pays qui essaient depuis 300 ans de se différencier, alors qu’ils forment une métha-nation (ils partagent le même drapeau). Ont été un seul pays de 1821 à 1830 : logique à la fois centripète et centrifuge (veulent se différencier tout en cherchant à se réunir).
Une nation du temps de Bolivar ; depuis une 10aine d’année, l’époque de Bolivar recommence (Chavez se prenait pour Bolivar).
Rêve Bolivarien : association continentale, idée de « nostra america » (Marti, Cuba) – une Amérique grande unie et fraternelle peut exister en puisant dans ce rêve de Bolivar (opposé à la méchante Amérique du nord, impériale).
Réalité : Bolivar a eu 4 ou 5 rêves successifs.
-          1e, 1818 : De Caracas à Bogota – unie. Logique rousseauiste : masse critique des nations – il ne faut pas qu’une nation ne soit trop petite ou trop grande, il faut trouver la juste mesure. Il se demande quelle serait la masse critique idéale.
Bolivar, général qui eu du succès et s’empare de l’Equateur actuel à les deux pays d’agrandit d’un 3e.
-          2e : Nomme le tout – Colombie (vient de Milanda : l’Amérique espagnole devait s’appeler toute entière Colombie en 1782 – avec un projet de drapeau de l’arc en ciel : jaune, bleu et rouge à Utopie) ; nom inspiré de Colombus, qui portait un écusson avec ces 3 couleurs. Bolivar reprend Milanda et donne au trois pays le nom de la République (Panama, Colombie, Equateur et Venezuela).
-          Congrès de Panama en 1826, Bolivar réunit les représentants de toutes les Amériques et il voulait son Amérique unique.
-          Le projet du Grand Tout, ou Son Projet secret dès 1825 quand il occupe Lima et le Pérou – rêve de devenir Empereur des Andes. Sujet sensible parce que non-politiquement correct, et très peu républicain.
Eq, Pan, Ven, Col ne voient que le rêve de 1822 : le pays de Colombie qui avait le drapeau de l’arc-en-ciel. En sept 2000, révolution en Eq a mis en jeu des masses indiennes considérables et a renversé un président d’origine libanaise Jamil Mahuad (4e président libanais en Equateur). Mahuad était un druze, secte musulmane ésotérique (n’accepte pas les femmes qui n’ont pas le droit de pratiquer la religion, elles sont d’ailleurs souvent de confession autre : bouddhiste, chrétien maronite…). Druzes : modernes parce qu’ils se projettent sans complexe en occident. Mahuad impose le dollar en Equateur, en abandonnant la monnaie locale : attire les narco-dollars (14 milliards de dollars en Colombie par an) et en 2000 : miracle économique à loyers x3, le prix explose – contrecoup social du passage au dollar.
Le plus grave : Equatoriens attachés à leur monnaie – elle s’appelait « sucre », nom du général qui a libéré l’Eq sous le commandement de Bolivar. Donc abandonner cette monnaie c’est abandonner le général qui incarnait leur nationalité. Abandonne la monnaie en 2000 : en pleurs, décorent les statues du maréchal, on enterre symboliquement la monnaie… Psycho-drame national observé par ses voisins, Colombie et Venezuela. Chavez voit dans cet abandon une sorte de trahison du rêve le plus chère de la région : la métha-nation.
Les choses s’accélèrent, Mahuad est renversé ; les Indiens retirent le drapeau  tricolore qui renvoie au rêve bolivarien, et le remplace par un autre arc-en-ciel- le Huipala, 7  bandes horizontales (Empire Inca – des 4 directions) ; avec un drapeau noir à côté : les Indiens veulent revenir à ce que nous sommes et nous avons nos drapeaux.
Ce qui se passe en 2000 en Eq : signe d’une crise identitaire qui permet d’aborder l’idée de nation en Amérique Latine. Ceci révèle deux phénomènes :
·         Les métha-nations
·         Nostalgie pour l’empire englouti (les Incas)

A.      Le « miroir brisé » de la Colombie bolivarienne (1820-1849)

1.       L’invention héraldique de trois nations
Comment un a pu devenir 3 ? Et comment les 3 veulent redevenir Une ?
Bolivar, mort le 17 déc 1830, obsèques dans toutes la région ; à Bogotà on peind un miroir brisé en 3 avec sur chaque morceau le visage de Bolivar. A sa mort, le pays dont il était président devient 3 ; et il faut donc justifier la différence.
Les Equatoriens : décident de s’appeler l’Equateur en Colombie. Colombie : Colombie, Etat de nouvelle Grenade ; les Venezueliens : nous serons Venezuela à les seuls à vouloir vraiment rompre ; et se créer dans la haine de Bolivar. Seuls Equateur et Colombie gardent l’idée de Colombie.
Les trois pays gardent le même drapeau – montre la gloire. Et le Venezuela le lie à Milanda, et modifie légèrement avec l’épaisseur de la bande jaune.
L’effort porte sur l’écusson que l’on rajoute sur les drapeaux :
-          Venezuela : doit symboliser notre courage – rajoute un cheval blanc (ceux qui ont fait l’indépendance)
-          Equateur : ne veulent pas de symbole militaire, mais modernité : bateau à vapeur (le 1er en Am du Sud
-          Colombie : un bonnet phrygien – ceux qui ont mieux inventé la liberté en se référent à la France du Directoire
è Chacun à une vision différente de son être national : militaire/courage (Ven), commerçant (Eq), idéal démocratique (Col) – début de caractérisation national que l’on retrouve dans les emblèmes de la nation.
Emblèmes liés à la géographie :
-          Equateur : Volcan
-          Colombie : Chute d’eau (la 3e du continent à l’époque) au pied de laquelle existe un arc-en-ciel en permanence
-          Venezuela : les grandes plaines (llianos) d’où sont sortis ces guerriers de l’indépendance (mi-indien, mi-noir -- zambo, sur leurs chevaux blancs) (ne représente que 17% du territoire/population).
Ces jeunes Etats vont essayer de se doter d’une histoire propre – trafique l’histoire pour faire un travail d’individuation du passé. Trafiquer leurs passés pour prétendre être différents.
2.       L’individuation des origines
Problème : genèse fondatrice est la même, donc on ne peut pas se baser sur l’indépendance ; on va essayer d’aller au-delà càd au temps des Espagnols.
Equateur : ont eu des Incas sur leur territoire (le plus nord du territoire Inca) – passé qui les distinguent. Idée servie par une élite blanche. Raisonnement basé sur des Incas imaginaires. Pérou attaque l’Equateur en prenant le tiers de son territoire en 1842 – les Incas n’étaient les ancêtres que des Péruviens colonisateurs.
Colombie : qui pourrait être les ancêtres ? Habitants blonds aux yeux bleus, descendants d’esclaves… Les colombiens sont issus de 7 différentes pays – et la Colombie va dire : le pays c’est Bogota, càd les Indiens, l’Eldorado (les Espagnols le trouve). Bogota est un symbole national utile parce que le mythe de l’homme doré (Misca), la conquête, et l’indépendance en 1810. Le reste de la Colombie ne pardonnera jamais à Bogota d’avoir fondu l’histoire du pays à l’histoire de la capitale.
Venezuela : pas d’Indiens. Mythe fondateur : l’indépendance  - nous sommes le vrai pays de la liberté (1795 : soulèvement des esclaves….). 
3.       L’avènement du folklore républicain
Chaque pays va vouloir reposer sur des héros locaux.
Colombie : la Pola – fusillée sur la place publique, et soulève sa jupe sous laquelle elle avait brodée « vive la républiqe » - tuée par un vice-roi capucin. Ou un jeun e qui se fait sauté pour tuer 300 soldats espagnols… 1er héros nationaux choisit au début du XIXe, sans jamais mettre en avant un militaire (évite tout signe à Bolivar).
Equateur : Abdon Calderon, petit garçon perd les deux jambes à cause d’un boulet espagnol, prend quand même le drapeau dans ses bras, et perd ses bras – Bataille (?)
Venezuela : garde jusqu’à tard Bolivar comme un héros, en cessant de le détester.

B.      Le national-républicanisme en partage (1850-1920)

1.       La transposition symbolique de la « guerre des deux France »
Dans les années 1850-1920 : le modèle des nations latino-américaines est la France ; les jeunes nations vont s’inventer comme des transpositions symboliques de la France.
Ces trois pays gardent le même drapeau en 1830 – dans les années suivantes : France/Venezuela tendus, frégate française coule un bateau colombien en croyant qu’il était Vénézuélien.
Cherche un autre drapeau : Colombie les met à la verticale, Equateur : bleu et blanc (modernité) à dispersion symbolique qui ne dure pas ; à partir de 1842, retour des cendres de Bolivar, et les différents chefs d’Etat des trois pays se retrouvent pour chercher les cendres de Bolivar (mort seul) à Santa Martha et les répartis à Caracas. Les Vénézuéliens se mettent à se repentir, et commencent à aimer de nouveau Bolivar en le récupérant comme un héros pour gagner du consensus dans le pays.
Regain de communion : les 3 pays de nouveau reprennent le même drapeau à partir de 1867.
L’important : est de savoir si on est fils ainé de l’Eglise, ou de la Liberté ? Napoléon III ou République de 1848 ? – on transpose les guerres françaises à leur propre pays ; le cerveau de latino-américain qui revient de France est reformaté.
Débat en 1889 : les élites latino-américaines sont totalement françaises, elles parlent en français, et basent leurs arguments sur les textes français… Les français leur renvoient à la figure cette image de néo-indiens.
2.       Les « promesses du Centenaire » ou comment fixer l’esthétique de la Nation ?
Moment privilégié : esthétique de la nation figée en 1910 – les nations latino- américaines existent. Centenaire de l’indépendance, et veulent chacun avoir leur petite expo universelle comme à Paris en 1889.
-          En 1909, à Quito, seul invité : la France – l’Equateur veut montrer qu’il est un pays de train à vapeur, riche en matière agricole, et pleinement francophile.
-          En 1910, à Bogota, mais pense que la France est trop radicale, et vont lui demander d’être un peu plus catholique – donne une autre image de la Colombie : pays très intéressé dans la navigation à vapeur sur ses fleuves, exportateur de café, et catholique
-          En 1910, à Caracas, mythe plébéiens, champion de la liberté, mais aussi eux qui ont découvert le pétrole. Le Venezuela est déjà un pays « américanisé ».

3.       Les « métamorphoses du Héros du siècle »
Le culte de Bolivar change :
·         de 1842 à 1883 – culte pour Bolivar de la part du peuple
·         Après : l’amour pour Bolivar est devenu une religion officielle (âme de Bolivar est présente).
Le Césarisme Démocratique, Valianance : il nous faut un gendarme parce que nous ne sommes pas vertueux ; pour nous dire ce qui est bien/mal. Ce livre va finir dans les mains de Mussolini, Italie est le seul à célébrer la mort de Bolivar.
C.      Des « communautés imaginées » aux nations affectives (1920 à nos jours)
1.       La quête des profondeurs…
Crise de 1929 change la donne en A-S provoque l’avènement de régimes populistes ; elle provoque la fin des gouvernants de l’élite blanche. Gouvernements populistes qui font l’éloge du métissage et de la démocratie (plus socialiste).
RQ : face à l’Europe qui célèbre de plus en plus les races pures…  Dans ce contexte, Bolivar devient un héros des masses, un héros de gauche, et change de peau et devient mulâtre.
On célèbre les sanglâtes, les métisses, les Indiens dans les années 1930. Quête des profondeurs, et soutient des masses qui sont métisses.
2.       Les mémoires contre l’histoire
Plus on avance dans le XXe s, plus on s’aperçoit des « stéréotypes littéraires de la nationalité » - chaque pays à un roman qui incarne son identité. Lances rouges, pour le Venezuela (demi-sauvage qui libère le continent), Quasi Pongo, Equateur, Chevalier de l’Eldorado, Colombie.
Mémoires locales qui travaillent.
3.       Vers une conscience patrimoniale de la nation
Aujourd’hui : on ne croit plus dans l’imaginaire nationale, la matrice multiculturelle a remplacé la nation unitaire à la française. Chacun adopte une constitution multiculturaliste : on n’a plus la nation est une et indivisible ; mais la nation est multiculturelle. Ces trois nations qui sont en train de changer de nature ne veulent pas changer de drapeau ; elles deviennent multiculturelles mais attachées à leur drapeau arc-en-ciel.
Les mythes nationaux sont morts ; mais le drapeau est sacré parce qu’il renvoie à autre chose, à une méthanation qui n’est pas inventé/bricolé du XXe. C’est avec ce drapeau que nous avons cessé d’être espagnols ; il renvoie à l’Amérique.


Section 2 Dans « l’Europe des confins »
Après la chute de l’URSS, la question est la suivante : quelle est cette Russie que nous avons perdue ? Film, 1993, La Russie que nous avons perdue : série de thématiques comme les Romanov, Empire, xénophobie.  à  Depuis la chute de l’URSS, réflexion sur qu’est-ce que la nation russe ? Gorbatchev a libéré l’idée de nation.
I.                    La perestroïka : un travail d’exploration du passé
A l’époque de Gorbatchev, 2 associations :
·         Mémorial : recherchait toutes les victimes du totalitarisme
·         Pamiat’ : rechercher à se remémorer l’avant URSS

A.      Les entraves rompues de la mémoire anti-stalinienne - Memorial
L’impossible oubli : Mémorial, association qui recherchait toutes les victimes du totalitarisme ;  défend l’idée démocratique, et ils ont fait des milliers de fiches sur tous les disparus ; mémoire des crimes que l’on ne doit pas oublier
L’impetus 1987-888 : Gorbatchev suit l’association le mémorial, et fait acte de rédemption ; Film « Repentir » où le tyran ressemblait à Staline.
B.      Le champ élargi de la mémoire : le retour en force du passé national russe
Enjeux de mémoire : Pamiat’ - mémoire de la nation russe telle que les soviétiques ont interdit de la célébrer – mémoire à recouvrer.
Entre 85 et 91 : 1988 – millénaire de nation russe et éloge de l’église orthodoxe. Film en 1991, Andrei Roublev.
Avait 12 millions de membres (plus considérable que Memorial) et s’intéressait au passé russe, sauver les monuments, retrouver les Romanov et l’orthodoxie.
C.      Konjonkturnost’

1.       La répudiation de l’aplatissement de l’histoire
Gorbatchev refusait d’aplatir l’Histoire et de réduire l’Histoire soviétique dans un même pot - étude sur les répressions approfondies des années 30-40. En 1988, on réhabilite d’anciens révolutionnaires mis au placard de l’Histoire notamment sous Staline (Trotski notamment).  
2.       Des réécritures de l’histoire, à la fin des années 80
On réécrit l’Histoire de la 2ème GM en 1988 et on commence à dire qu’elle n’a pas fait le nombre de morts que l’on croyait mais beaucoup plus grâce à l’ouverture d’archives soviétiques => 60 millions de morts pour la plupart soviétiques. On a déboulonné aussi une grande part des héros de l’URSS, comme Joukov pourtant héros de la 2ème GM. En 1988 on s’intéresse bcp aux années 30, en 1989 on s’intéresse plus à la 2ème GM.
3.       La logique d’un mouvement en spirale
On voit à partir de 1990 que l’on repart sur la période la NEP et on commençait à s’attaquer à la révolution d’Octobre à la chute de Gorbatchev en 1991. Gorbatchev pousse, tout comme les assoc, ce mvt d’exploration du passé qui favorise la renaissance de la nation russe.
CCl : Pour cette ère post URSS – enjeux mémoriels portés par Gorbatchev et Memorial/Pamiat’.

II.                  Passé soviétique : présent russe

A.      Lénine répudié (depuis août 1991)
Lénine répudié à partir du coup d’aout 91 : les statues de Lénine étaient abattues (Gorbatchev : les statues de Staline), notamment celle de Riga en Lettonie.
Ultime iconoclasme - Les russes : tradition orthodoxe, et habitude de détruire les images
Lénine revisité par l’historiographie : le Culte de Lénine, Tourmakine ; et livre de Richard Paste, Lénine  à  a mis à mal l’image de Lénine ; on a tort d’opposer L à S ; Lénine aurait inventé le totalitarisme, et conscient jusqu’en 1924.
Aujourd’hui image en quête de sens : même si Lénine mis à mort, certains sont nostalgiques ; et pendant les années 90 il est devenu du pop art, retour affectif sur Lénine. Moins d’atteinte au scandale qu’avec Hitler.
B.      Le dispositif de mémoire de Boris Eltsine
La tentation d’effacer le mausolée : Eltsine, gouvernant de Russie en 1993 ; la 1ere chose qu’il veut faire : effacer le mausolée de Lénine, pour enterrer la momie de Lénine. Supprime la garde d’honneur du mausolée, on ferme le musée Lénine en 1993 mais on n’ose pas toucher à la momie. Il faut d’abord tuer Lénine sur le symbolique – c’est ce que fait Eltsine en cultivant les analogies.
Cultiver les analogies : Eltsine : se compare au héros du temps des troubles. Se compare au prince du XVII, en soulevant les volontaires et en balayant les mauvais dirigeants. Mais aussi à d’autres grands hommes pré-communisme. S’est comparé avec beaucoup d’autres héros de la nation russe, de ce fait il répudiait la Russie communiste.
Nouvelle symbolique : le drapeau russe en 1991, blanc bleu rouge, drapeau maçonnique (eau- bleu et le feu-rouge donne la lumière-blanc) + aigle : deux têtes – une vers l’occident et l’autre vers l’Asie, avec trois couronnes (Russie, Biélorussie, Ukraine - PB), spectre, globe, et croix orthodoxe dans ses serres.
C.      Empire éclaté, mémoires éclatées
La différenciation nationale : Les anciens pays satellites de l’URSS cherchent à se démarquer et récupérer leur identité. Notamment les pays baltes : on ne veut plus être russes du tout ; descendants de la Suède. L’Ukraine en 1993, millénaire de la nation ukrainienne, ne veut plus être russe. Caucase : réveil mémoriel, Géorgie dès 1991.
Au sein de la Russie,  des mémoires concurrentes : En Russie même, les ultras n’admettront jamais que la Russie effaça l’URSS. A chaque anniversaire de la rév d’octobre : défilés++ avec comme mot d’ordre « Lénine est mort mais sa cause continue ». Place Rouge : place du bonheur.
Théorie eurasiatique, Général Lebe veut reconstituer la nation russe de Minsk jusqu’à Vladivostok. Sans la Pologne et les Pays Baltes. Françoise Thom (auteur sur cette théorie). A deux doigts d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie : Russie n’avait plus flotte en méditerranée, ses bateaux sont devenus ukrainien à la fin de la guerre, et donc arboré le drapeau ukrainien. Eltsine voulait lui, qu’ils continuent à arborer le drapeau russe à esprits échauffés, et passés à deux doigts d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Le syndrome de Funes : Funes (héros de Borjes) est un jeune homme qui se rappelle absolument tout (ce qu’il lit, ce qu’il entend…). Funes est l’homme qui avait trop de mémoire ; il est malade et doit prendre des cachets mais chaque jour il met de plus en plus de temps à trouver ses pilules puisque sa mémoire est trop chargée à plus vous avez de mémoire plus vous en mourrez.
Syndrome : la Russie à partir de 91 – c’est la libération de toutes les mémoires : de la Russie éternelle, communiste, régionale, de tous les groupes. Dans les années 90, les russes ne savent absolument plus qui ils sont.
Ex : Kant avait été enterré à Kalingrad – la Weirmar avait récupéré le corps ; nouveaux musées ; de films post-modernes qui fonctionnent avec des mémoires en forme de traces où l’on télescope toute.
è Perte de repères à la fin des années 90 – succès de Poutine : discours simplificateur – la Russie c’est moi ; je vais vous donner la grandeur passée (je ne bois pas, je fais du sport, je ne suis pas corrompu), je vais reconstituer l’URSS sous un autre nom.

III.                Dans l’autre Europe : la réappropriation des nations

A.      L’histoire sous le joug de la mémoire
Asymétrie dans la perception de la nation : à l'ouest la nation est connotée péjorativement, en raison d'une morosité de fin de siècle (Pierre Nora), alors que l'autre Europe elle n'a aucun complexe à dire que la nation est belle, dans la mesure où celle-ci est synonyme de liberté, cf : nation qui avait été interdit par l'URSS. C'est grâce à leur esprit national que ces derniers sont parvenus à renverser le communisme.
L'ouest est post moderne elle a tout déconstruit, Dieu, la nation etc, de ce fait elle se trouve dans une certaine morosité.
Les concepts qui traduisent nations en Europe centrale et orientale :
·         Rodina* en russe, se traduit par patrie, et non par nation, ils utilisent aussi narod qui va être traduit par peuple. Si on utilise en russe nacjia traduit par nation, ceci renverra aux nationalités qui ne seront pas les russes. Exactement comme fonctionnait les Romains où nationes renvoyait aux barbares. Cela montre bien que les russes se pensent encore comme un empire. Du temps de l'URSS, on utilisait l'expression de nation multinationale, soit une nation avec une multitude de nations. Pourtant le combat contre l'envahisseur était le combat d'une patrie contre un seul envahisseur qui la menaçait.
·         Les tchèques utilisent domov” qui se traduit par patrie. En Europe centrale narod signifie qu'on a tendance à poser l'équation nation = peuple.
Terme peuple qui est lui-même problématique en Europe occidentale. On voit là que dans cet espace réduit de l'Europe centrale, les termes ne sont là connotés de la même manière, la Russie ne fonctionnant pas comme l'Europe centrale dans la définition de nation. En Europe centrale on est dans un rapport de défense ethnique à travers le terme nation connoté positivement, contre l'envahisseur russe ou turc.        
B.      Des patries linguistiques ?
Pour Bernard Michel au-delà du peuple, la nation est la langue.
Le mot slave, contrairement à ce que l'on pense ne serait pas issu de la racine du mot latin signifiant esclave. Le mot slovo = mot, l'étymologie de slave serait donc ceux qui disent les mots. Pour désigner les allemands on utilisait nemec qui signifiait muet. En cela ces derniers se seraient donc définis en tant que  ceux qui savent parler contre ceux qui ne sont pas en mesure de le faire. Ils se sont désignés par la langue, en cela Bernard Michel développe la notion de lingua patria, en outre les slaves n'ont jamais été sûrs de leur sang, à l'inverse ils sont sûrs de leur langue, la langue étant la patrie, donc l'embryon de la nation.
Bernard Michel va plus loin → comment des patries linguistiques deviennent-elles des nations ?
C.      Modèle allemand versus modèle polonais
Pas d'émergence de nation sans deux phénomènes :
-           la menace allemande,
-           les menaces impériales (russe et hongroise).
Les nations linguistiques hésitent entre deux modèles :
·         le modèle allemand,
·         la nation culturelle du modèle nobiliaire polonais.
Tchèque slovaque et ruthènes vont être tentés par un modèle de nation à l'allemande. Alors que d'autres préfèrent le modèle polonais d’une nation nobiliaire où les nobles élisent le roi, autrement dit des monarchies électives. Les polonais à un moment de leur histoire ont été tenté par la nation à la française.
Important de réfléchir ce qu'a pu être l'importance de l'empire d'Autriche-Hongrie, qui abandonna le latin au profit de l'allemand. Il utilisait le latin car il se sentait l’héritier de l'empire romain germanique, donc de Charlemagne. Or à la fin du XVIIIe s. Joseph II impose l'allemand, dès lors un phénomène de contre-coup : les autres langues de l'empire vont redresser la tête, effet boule de neige → anthropie linguistique qui provoque l'émergence de ces nations qui vont se définir par la langue, et donc jalouses de voir l'allemand devenir langue d'administration.
Il est intéressant de réfléchir en terme comparé en regardant l'AmLa et l'Europe centrale dans cette définition de la nation. Si on veut comprendre l'AmLa il faut comprendre l'Europe centrale (John Morra) ceci par ce qu'en Amérique comme en Europe centrale il y a eu des logiques impériales et notamment le même empire des Habsbourg (jusqu'en 1700 en ESP).
Les Andes et certains villages du Mexique ressemble à des villages de Transylvanie ou de République Tchèque ceci car les Habsbourg sont passés par là avec en outre une conception du pouvoir et du monde. La logique impériale a congelé des marqueteries de peuples divers. Dans le cadre d'empire les nationalités sont congelées par le cadre impérial, lorsque celui-ci tombe, les nations se saisissent et s'expriment.
Dans les deux cas des phénomènes d'une langue générale, tous ces peuples ont dû parler une langue de communication impériale. En Autriche-Hongrie cela été le latin, en AmLa de même, pour les indiens inventions de langue générale qui ont été le quechua et le guarani (langues bricolées par les jésuites, pour mieux évangélisés).
FX Guerra → explique que l'on peut comparer ce qui se passe avec Gorbatchev avec l'empire de Philippe II, un empire qui s'effondre par le haut.

Chapitre 4 Dissonances extra-occidentales
I.                    Un hyper-nationalisme japonais ?
Jean Baechler explique qu'il y a un seul pays non occidental semble préparer à adopter la forme nationale, il entend par là le Japon, car il a une histoire morphologique et politique semblable à l'Europe en décalage de 3 siècles. A la différence de l'Europe, le Japon n'a pas pu se construire par opposition à un voisin, il n'y a pas un ennemi conventionnel désigné.
1972 – Sergent YOKOÏ aéroport de Tokyo, vêtu d'un vieux fusil 1972, continuait la lutte contre les US pendant 27 ans. Après stupéfaction, lancement d'un débat, en 72 les JAP n'aiment pas l'armée, qui était alors limitée (et créée que 100 ans plus tôt) ; à l'époque, le ministre Yamagata Morimoto.
RQ : slogan des Meiji, l'ère de la lumière : pays riche armée forte. Les Japonais n'ont pas voulu que les occidentaux fassent avec eux ce qu'ils avaient fait aux indiens d'Amérique. Et suite à l'épisode noir de l'attaque de John Perry (commodore – oblige les relations commerciales en 1853),  les sont marqués dans cette voie vers la modernisation.
RQ : remilitarisation dès 1923 avec l’empereur Hiro-Hito.
è Le JAP est né d'une Guerre Civile entre ceux qui voulaient la modernité et les samouraïs qui ne la voulaient pas.
L'armée va être le creuset d'un ultra nationalisme qui a duré longtemps au JAP. Une première question essentielle : au JAP → équation où l'armée = nation et inversement.
Le postulat de BAECHELER, est très critiqué. Le JAP n'était pas en retard de modernité par rapport à l'Europe il s'est modernisé d'une autre manière de l'occident. Le JAP était une nation extraordinairement marchande, que l'on voit à Osaka comme ailleurs dans le pays. Des élites qui lisent beaucoup et s'instruisent à travers la traduction des ouvrages hollandais avec qui ils sont en relations. Ils développent ainsi une autre modernité, qui connaissait relativement bien l'occident à travers les livres hollandais.

A.      La défiance du Japon à l’égard de l’Occident

1.       L’occident est grossier et dangereux

a.       Agacement à l’égard de l’ignorance des Européens à l’égard de l’Asie
Ambassadeur Hasekula qui arrive au Mexique, en mission, envoyé par le Shogun de Tokyo ; expédition japonaise à Rome pour rencontrer le Pape et comprendre. De nombreux récits mexicains au sujet de cette expédition, témoignages sur cette ambassade japonaise.
Hasekula est agacé par les européens qui confondent japonais et mexicains, mexicains qui pour lui incarnent des « pouilleux », une population qui n'a pas su se protéger/défendre de l'envahisseur. Cette ambassade donne les premières informations sur les contacts entre bouddhistes et chrétiens.
b.      La stupéfaction à l’égard d’une société non policée
Fukusawa → raconte comment il est accueilli par la cour de la Reine de Grande Bretagne et celle de Napoléon III. Quand il arrive devant le Palais de Buckingham il est frappé par le manque de majesté comparé au Palais impérial de Kyoto, il trouve que les cours royales sont absolument bavardes et critique des traditions occidentales qu'il trouve grossières. Le fait de voir la Reine d'Angleterre est un non-sens, plus encore le fait de voir la femme de Napoléon III. Pour lui, l'Europe est une société barbare, avec une absence de codes comportementaux confucéens.
Commodor Perry bombarde Kagoshima → péril blanc. Fukusawa suite à cela invite expressément son pays à se moderniser pour ne pas devenir les prochains indiens d'Amériques enfermées dans des réserves. Pour Fukusawa ce que les blancs appellent civilisation devraient être traduit par asservissement et esclavage.
2.       Identification réciproque

a.       Dualité : ineffable/matérialité
Tous ces auteurs de la fin du XVIIIe siècle → différence radicale entre le JAP du coté de ineffable et l'Occident du côté du matériel.
è Au Japon la relation divine passe par le non-dit/le subtil, alors que l'Occident a une relation par le sensible (mettre en R les cinq sens).
L'occident a tout misé sur la pierre, alors que le JAP lui a tout misé sur le bois. Pour le JAP cela signifie la fragilité de cette civilisation, dans la mesure où les occidentaux seraient impossibles de reproduire notre Dame par exemple. Alors que détruire tous les 20 ans le Temple n’empêche pas la reproduction à l'identique chaque année (la mémoire est présente).
Le Japon est matrice et forme. Une civilisation éternelle face à un occidental périssable.
b.      Des catégories esthétiques divergentes
Mépris de l'Occident qui valorise la lumière alors que le JAP valorise l'ombre (Tanisaki). L'occident accorde de l'importance au bruit, éclat de voix alors qu'à l'inverse le JAP préfère la retenue/silence.
c.       Dualité de la pensée philosophique
Les Japonais sont très pragmatiques. En cela le JAP prendra dans chaque système religieux ce qui l'arrange. Ce pragmatisme nous paraît scandaleux, car les monothéismes sont jusqu'au-boutistes.
Même rapport vàv du Droit international par exemple. Ex : Ils commencent une guerre par surprise – c’est du pur pragmatisme, en effet pourquoi la déclarer quand cela accroit les perspectives de défaite.
En outre le JAP, n'aime pas Aristote et l’idée de nomos, autrement une division en catégories. D'après Nishida le Japon est du côté du tout, en cela le JAP préfère la mémoire à l'autonomie du savoir de l'occident etc.
B.      Des relations passionnées avec la Chine

1.       Entre l’amour et la haine

a.       Une communauté de civilisation
Les relations entre ces deux pays (Chine/Japon) ont sans cesse évoluées entre l'Amour et la Haine. Avec des périodes d'amour énorme → période Asuka (6-7é s. ap JC) avec un Japon de type pré-colombien où les Princes Coréens apportent tout aux Japonais ; ainsi qu’une influence de la Chine (écriture, bouddhisme, riziculture etc).
Des phases d'amour très intenses où le JAP reçoit tout de la Chine, qui alterne avec des phases de haine, avec des tentatives d'invasions de la Chine par des dirigeants Japonais etc.
Autrement dit des relations très particulières.
b.      Logique du Gekokujô
Le disciple n'a le droit de se rebeller contre son maître dans le confucianisme que s’il est sûr d'avoir raison. Si finalement il se rend compte qu’il a tort, il doit se suicider.
2.       Le Dai Nippon
Délivrer la Chine du Péril Blanc - Exemple de la Guerre contre la Russie, qui a permis par la suite d'envahir la Chine, puis la Corée par la suite. Il s'agit là de la participation du Japon au Break up of China. Idée de délivrer la Chine du péril blanc. En 1931 faux attentats du transmanchourien, suite à quoi invasion de la Chine, début de la 2GM du côté Asie.
Considérer comme stade préparatoire de l'affrontement avec l'Occident. C’est un devoir, sans quoi l'Asie disparaitra. Vision d'un occident qui va en finir avec l'Asie et en finir avec toute la planète, et le Japon serait la nation qui doit stopper cela.
C.      Un nationalisme défensif

1.       Le discours de l'exception japonaise

a.       Tanizaki ou le rufus de la bifurcation du Japon
Tanizaki* → le JAP ne doit pas faire bifurquer sa civilisation parce que l'occident l'aurait décidé. Il faut conserver des particularités nationales, inventer ses propres outils de modernité. Il est important de refuser la bifurcation du Yo Saï (intelligence occidentale) et donc préserver l'âme du Japon.
Questionnement sur l'essence profonde du Japon, et de l'exception Japonaise. Dans les 30s on explique aux écoliers que les origines du Japon sont issues de la déesse du soleil qui aurait créé le JAP avec sa lance, suite à cela l'empereur serait venu en bateau.
Grâce à cela, les japonais est un peuple unique qui serait protéger des attaques extérieures, et qui ne sera jamais contaminé par l'extérieur à  une nation unique et pure.
b.      Un paradoxe : L'occident contributeur de l'exception japonaise
Les occidentaux vont contribuer à nourrir cette exception japonaise. Lafcadio Hearn, XIXe s. est un écrivain anglais d'origine crétoise, il explique que les japonais sont différents, que ces derniers ont inventé une civilisation d'exception à Nihon no kokoro (l’âme japonaise)
Karl Haushofer (allemand), Géopolitique du Japon, 30s, écrit sur cette exception Japonaise.
2.       Le Kokutai et l'Ecole de Kyoto
Les Japonais du fait de la menace US veulent la modernité, et veulent devenir une nation. C'est là que le modèle Allemand les séduit, ils veulent un modèle où la nation est le peuple et la langue. Invention du concept Minzoku (1880, Shinga Shigetaka). Les Jap commencent à l'utiliser dans les 1890s à la nation du pays du Soleil Levant.
Après la 1GM, les JAP sont déçus par l'Allemands, dans les 20-30s redéfinition de la nation au JAP. Nishida Kitaro, fondateur de l'école de Kyoto, va particulièrement s'y illustrer. Kokutai = mot qui a surgit en face de minzoku, qui était trop connoté occidental. Kokutai en Japonais signifie la structure du pays.
Entre 35-37, Nishida écrit sur cette notion, il explique que le JAP n'existe pas, il est une matrice de 5 éléments :
·         la langue,
·         l'empereur,
·         le shintôisme (religion des esprits),
·         le kyo do taï (structure villageoise),
·         le kokutaï (structure du pays).
L'empereur du JAP n'est qu'un réceptacle de la déesse du Soleil qui est inscrite en lui. L'empereur n'a pas d'existence physique réelle, il n'est qu'une enveloppe physique corporelle, il est le Tenno le seigneur des étoiles.
Il appelle cela la théorie du lieu, soit un Japon qui est un lieu dépourvu de plan, un lieu immatériel. Le Japon reçoit des influences venues de l'extérieur, qu'il réinvente. Les éléments de l'extérieur rencontrent des éléments de la matrice et donnent des choses qui sont derrières la matrice. (Exemple de l'écriture chinoise, qui rencontre la langue JAP et qui donne lieu à quelque chose de totalement différent, de même pour le zen etc.). Les occidentaux ne voient le JAP qu'à travers le reflet et non à travers le miroir qui est immatériel.
Ce lieu vide pour Nishida va happer les autres, donnant un élan génial et créateur qui est le génie du pays. En cela pour lui le Japon est une nouvelle Grèce. Le Jap serait la seule nation au monde auto transcendante, elle peut se hisser au niveau de l'absolu, ni héritière du nazisme, ni du libéralisme. Le Japon n'opposant ni le tout ni l'individu. Au Japon le tout et l'individu ne font qu'un loin des catégories de sciences politiques occidentales.
3.       Vers une re-japonisation du pays ?
Mc Arthur, va pousser les Japonais à redéfinir la Constitution.
La matrice est dilettante :
·         l'empereur symbole du Japon, est faible
·         le shintoïsme religion d'Etat disparait en raison du pragmatisme définit auparavant,
·         le kokutai, la structure villageoise n'a plus grand sens dans une société largement urbanisée.
Mishima Otto → la matrice est morte → suicide pour réveiller le Kokutai.
Aujourd'hui au Japon un murmure d'Edo qui se réveille, le Japon à la fin du 19é a adopté le modèle de l'armée ALL et de l'école ALL. Or après le traumatisme de la 2GM développement du murmure mémoriel d'Edo, le JAP d'avant l'ère Meiji, où les JAP travaillent très peu, qui se réveillent un peu.
A nouveau la menace chinoise aujourd'hui, ce japon qui redevenait edoniste dans les 70s.
Murakami Haruki contre l'ivresse bon marché du nationalisme, reprend des couleurs dans le JAP actuel, anti-chinoise, et qui cherche à revoir Nishida. Danger des théories sur les JAP qui redémarrent en ce moment.
II.                  Grandes nations ou logiques impériales ?
Jean Baecheler → binarité entre chinois et barbare.
Le Japon a une relation complexe avec la chine et avec l'occident, il sait qu'il est tributaire des apports chinois et occident. En Chine une trop grande coupure entre les élites et le peuple depuis toujours, en cela difficile pour les chinois de se sentir comme une communauté. Au point que les élites et l'empereur de Chine n'étaient pas chinois, Mandchou ou Mongol.
è On est face à une logique impériale et une logique de civilisation.

A.      La chine : du « sino-centrisme » au néo-nationalisme
Sino-centrisme* → Anne Cheng, La pensée chinoise.
Elle montre que depuis la dynastie des Zhou, Xe au IIIe s. av JC, la vision du monde des chinois  est la terre carrée, le ciel circulaire, Pékin unissant la terre et le ciel, à travers l'empereur. Ce qui est terrestre et qui n'est pas recouvert par la terre = les 4 mers. Les chinois s'appellent Tien Ha sous le ciel, la Chine elle s'appelant l'empire du milieu. Des concepts qui ont été réactulisés à l'époque des Mandchous.
Les guerres de l'Opium → le sino-centrisme en prend pour son grade, car les occidentaux étaient capables d'envahir le pays avec des technologies performantes. Dès lors ils commencent à réfléchir au concept de nation : minzu → une nation peuple, race, ethnique. // JAP.
On trouve minzu au moment où le JAP tombe la flotte chinoise au large de la Corée. Liang Kicho, fin 19é, copiant l'expression JAP de minzoku, il y a le petit minzu la petite nation (les Hans) ou alors la da minzu la grande nation, la Chine serait alors le monde chinois opposé aux barbares crus. Ils font comme les Allemands.
Les nations sont les autres, eux beaucoup plus ils sont une civilisation.
B.      En Inde : prégnance du modèle anglais, « Etat-civilisation » ou « nation hétérogène » ?
Baecheler : en Inde le nationalisme a préséance sur la nation. Plus de 1200 langues, milliers d'ethnies, il n'y a pas de nation.
è Le système des castes empêchait l'Inde de se transformer en communauté, et sans communauté pas de nation. Logique centrifuge de la nation où que vous soyez votre caste vous poursuit.
Il n'y a pas de concepts en hindi ou autres pour traduire nation, qui s'énonce en anglais. Les hommes po indiens du parti du congrès raisonnent par ce terme à partir de la conception individualiste de l'homme, forme parlementaire de la démocratie, laïcité, ils pensent occidental dans un contexte indien avec un fondamentalisme hindouiste, le consensus favorisé au vote etc.
Il faut arrêter de parler de nations indiennes parce que le vocable occidental de nation ne convient pas à la diversité de l'humanité indienne.
Kumar : il faut cesser de dire Etat-Nation mais Etat-Civilisation, dès lors on cesse de la réifier, et de la voir sous l'oeil du colon, mais œil des historiens des post-colonial studies, comme pour Apadurai l'Inde est une mixité constante.
Baba : l'Inde est un problème de traduction culturelle, n'arrive pas à traduire ce que les occidentaux ont inventé mais n'y arrivent pas en raison de leur réalité toute autre.
Spivak : il faut tout repenser à zéro, pour ce faire il faut faire un travail de traduction des concepts occidentaux, en les repensant cet effort permettra de comprendre qu'une culture démocratique peut exister en Inde sans exister en occident.

C.      L'aire sahélo-musulmane : umma ou nation ?

1.       L'héritage turc
Nadine Picodou → ce qu'on pense aujourd'hui de la nation tributaire de l'héritage turc. Les Ottomans ont réfléchi sur patrie et nation, ils ont utilisé les deux. Vatan pour patrie, Milliyet pour nation.
Souleiman Housni Pacha : la diffusion de l'éducation inculquera l'amour de la religion, de la patrie et de la nation.
Il y a une nation qui est la nation ottomane (l’empire=nation), au sein de laquelle il a des patries arabophones, chrétiennes. Les ottomans fonctionnent donc comme tous les empires.
2.       Le concept de Umma
Nadine Picodou, explique que « umma »* est plus fort que watan pour un musulman. Elle est ce qu'elle traduit l'idée de restauration du monde el assala, il pense à la régénération du monde qui s'oppose à fitna* soit chaos et anarchie du monde, l'action du démon qui détourne de la tâche principale.
Dieu reconstitue aussi bien dans la pensée grecque que dans les religions révélées. Dans la mentalité arabo musulmane, la démocratie est condamnable car c’est le lieu de la fitna, du désordre et de la bagarre, alors que la seule chose d'aimable est la communauté, conduite par un khalife c’est à dire un lieutenant de Dieu sur terre.
Pour un musulman umma recouvre l'ensemble de la communauté des croyants. Fin XIXe il va être utilisé pour désigner ce que pourrait être une nation à l'occidentale dans le monde arabe. On désigne des nations culturelles à l'allemande. Petite umma ex. nation égyptienne distincte de LA umma.
Bertrand Badie, la nation dans le monde musulman = une séquence occidentale. La nation apparaît dans le monde arabo-musulman, influence des allemands à travers les turcs qui en sont très proches. La nation ne compte pas pour les musulmans qui ne correspondent qu'à un moment historique.
Quelles sont les relations entre Islam et Nation (Picodou) ? L'islam est sensé épouser le tout, être un umma globale, et la communauté des croyants à tendance à se penser comme nation arabe.
Gellner : réflexion sur la nation à travers l'homme qui a vendu son ombre, rejeté de tous car les hommes ne pouvaient admettre qu'il ne puisse avoir d'ombre. Une clé de compréhension pour le phénomène de la nation, Chamisso n'appartenait plus à aucune nation, il ne voulait pas de la révolution FR, mais personne ne voudra de lui.
Quand on abandonne son espace national, ne sera plus chez soi nul part. L'homme qui est sans nation ne sera accepté par aucune autre nation.
Guillaumard : nation n'est peut-être pas un concept, car lorsqu'on y réfléchit on réalise que l'on est entre quelque chose de rationnel et d'émotionnel, la racine est entre l'histoire et la raison, entre l'entendement et l'affect.
Or comment appeler quelque chose qui est entre le raisonnement et l'affect → c'est un objet esthétique. La nation relève plus de l'esthétique que des concepts. Si on accepte cela, c'est alors un schème (au sens de Kant), quelque chose qui change sans arrêt elle ne serait pas le Dieu Janus mais le Dieu Protée.



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