La rencontre entre l'Arabie et les USA lors du Pacte de Quincy
Le
sultan de Brunei a récemment déclaré que tout son État serait soumis à la loi
islamique, la « charia ». Littéralement,
la charia est un acte de législation. Cette loi condamne les infidèles, les
mauvais Musulmans, les impies, … Au sommet de cette loi, on trouve la notion de
guerre sainte contre les infidèles. La charia touche la loi mais aussi l’âme
humaine (en marchant, en s’habillant, …). Dans
la charia, on trouve aussi la loi du talion. Cela correspond souvent à la
notion de « œil pour œil, dent pour dent ». La loi du talion
régissait ainsi les peines pour limiter la sauvagerie. La guerre sainte prend
aussi en compte cette notion de loi du talion. Aujourd’hui, l’application de la
loi du talion semble un concept archaïque. Si le sultan de Brunei proclame la
charia, il reste ménagé par les autres chefs d’État car ses possessions sont
innombrables (dont le Ritz). L’Arabie
Saoudite aussi applique la charia, mais le pays est soutenu depuis longtemps
par les USA. Les USA, pays moderne le plus ancien, ont adoubés par alliance
stratégique la nation la plus médiévale qui appliquait non seulement la charia
mais réclamait certaines guerres saintes.
Si
Roosevelt a rencontre El Saoud et a ainsi sceller l’alliance avec le
pays lors d’un accord le Pacte de
Quincy en février 1945. La terre
saoudienne est alors exploitée par les USA pour une période de 60 ans, mais
Saoud parvient à qualifier cette terre d’inaliénable. Du coup, si les
Américains peuvent exploiter le pétrole, ils ne peuvent nullement exploiter la
terre ou la posséder. Arrivé à terme, cet accord est revu par George W. Bush. Il savait que parmi les 17
terroristes du 11 septembre, 15 venait d’Arabie Saoudite, et que le roi
soutenait tacitement cet attentat, sanctifiant la guerre menée par Ben Laden. Bush
a donc prolongé le contrat en acceptant de ne pas s’en prendre à l’Arabie
Saoudite. Il aurait pu ne pas prolonger ce pacte et régler le problème avec
l’Arabie Saoudite, il a préféré prolonger le pacte. Face à
l’attentat, Bush a déclaré « We are
less innocent than we were before ». Ce propos révèle que la guerre menée par Bush contre
l’Afghanistan et les terroristes est alors devenue une guerre de réponse. Il a
ainsi montré à l’Arabie Saoudite ce que les USA pouvaient faire à leurs
ennemis, en faisant tomber le régime taliban. D’une certaine manière, de par sa religiosité et les propos qu’il a
tenus, Bush a mené une guerre sainte en réponse à la guerre sainte des
terroristes. Dans ses discours, Bush a ainsi repris des éléments religieux
déclarant que les USA étaient le bien contre une guerre sainte considérée comme
le mal.
En
revanche, la guerre en Irak en 2005 n’a plus
rien de saint, elle n’a même rien de juste.
Et certains d'entre eux menèrent une guerre juste.
Lost crusader, Arteshu, Deviantart.
Lost crusader, Arteshu, Deviantart.
Les
guerres justes
La guerre d’Irak de
2005 fut présentée comme une guerre juste
grâce à trois arguments selon les États-Unis. D’abord il y avait un dictateur installé dans le
pays. De plus, un peuple appelait l’aide des USA pour être libéré. Enfin, il y
avait des armes de destruction massive. La question des armes fut entièrement
construite et s’est avérée mensongère. George W. Bush
a construit des arguments pour faire de cette guerre, une guerre juste. Face à ses propos, l’Eglise catholique
s’est élevée contre les théories de guerre juste. On a donc eu la grande
puissance mondiale face à la grande puissance spirituelle. Jean-Paul II dans un article adressé à Bush à
démontrer que tous les éléments de la guerre juste n’étaient pas réunis. Et
premièrement, l’ONU n’a jamais validé cette guerre suite au véto français.
Si l’Eglise a
refusé de définir la guerre d’Irak comme guerre juste c’est car c’est elle qui
a développé la notion de guerre juste.
En effet, selon le Vatican plusieurs éléments entre en compte avant de donner
se qualificatif à une guerre. D’abord, il faut examiner toutes les conditions
avant d’entrée en guerre. Les conditions diplomatiques doivent précédées la
guerre en étant exhaustives, honnêtes, précises et pacifiques. C’est la phase pro
bellum (avant la guerre). Pour Jean-Paul II, cette phase n’a jamais eu
lieu, les Américains n’ont pas vraiment respecté cette phase, en refusant
d’être honnêtes et sans négocier pacifiquement.
Dans
un deuxième temps, si la première étape échoue, on entre dans la guerre, dans
la phase in bellu. On fait donc la guerre mais selon le Vatican, l’usage
de la force se doit d’être adapté à la bataille. De même, il faut autant que
possible éviter les massacres pour s’assurer une victoire juste. Il ne faut
donc pas conquérir le pays.
Vient
enfin la troisième phase après la guerre, dites post bellum. Il faut
effectuer certains actes à savoir aider le pays à se reconstruire. C’est
valable entre autre pour les gouvernements à reconstruire.
Historiquement,
l’Eglise Catholique a théorisé la guerre juste lors des Croisades. Des
envahisseurs venus de Turquie, les Seldjoukides, sont descendus en faisant des
raids au Proche-Orient.
Ils ont alors massacrés de nombreux pèlerins (qu’ils soient Chrétiens,
Musulmans ou Juifs) et ont détruit le saint sépulcre de Jésus. Un appel au
secours est alors venu de l’autorité de l’Eglise orthodoxe. Le schisme de 1054 entre les deux Eglises avait beau avoir été
très violent, c’est l’empereur byzantin qui a réclamé l’aide de l’Eglise
catholique. Le pape Urbain II considère que
si les envahisseurs massacrent les Catholiques sur place, ???. Urbain
II propose alors aux chefs d’Europe de l’Ouest de s’unir pour arrêter le
massacre des Catholiques par les Turcs. En 1099,
Jérusalem est libérée sur cette conception de la guerre juste. Suite à la
libération de Jérusalem, pendant deux siècles de présence de croisés, ceux-ci
protègeront les Chrétiens ainsi que les autres peuples de Jérusalem.
Par la suite, les 9
autres croisades ne seront plus développées au nom de la guerre juste mais selon la notion de guerre
sainte. Deux exceptions peuvent être faites pour la septième et la huitième
croisade, organisées par Saint Louis qui
étaient à la fois des guerres justes et des guerres saintes. La justice venait
du fait que Saint Louis voulait consolider les royaumes du Proche-Orient.
Un millénaire plus
tard, ce sont les mêmes théories philosophiques qui régissent la conception de
la guerre juste.
Les époques changent mais les notions demeurent.
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